Lundi dernier avait lieu la 3e réunion de concertation sur le photovoltaïque. Thème des débats : les grandes toitures, un secteur crucial pour le développement de l'industrie française, d'après les acteurs de la filière. L'administration souhaiterait établir un seuil de 100 kW pour entrer dans un mécanisme d'appel à projet.

Encore des débats houleux lors de la 3e réunion de concertation sur le photovoltaïque, qui s'est tenu lundi 17 janvier. Au programme des discussions : l'autoconsommation, le calcul de la CSPE et la future régulation du marché des grandes toitures.

 

Concernant l'autoconsommation, l'administration, représentée par MM. Charpin et Trink, a renouvelé son opposition à ce dispositif, le considérant comme une « fausse bonne idée à court terme ». Selon eux, l'autoconsommation inciterait à la surconsommation et pourrait engendrer des coûts de stockage importants. L'association Enerplan pense, pour sa part, que cela pourrait être expérimenté dans des zones non-interconnectées comme la Corse ou les DOM-COM avant d'être reconsidéré pour le marché métropolitain.

 

L'administration voudrait également revoir le coût des nouveaux projets et raisonner non plus en quotas de mégawatts, mais en millions d'euros. Cela afin de revoir également le calcul de la Contribution au service public de l'électricité, la CSPE. Les industriels dénoncent ce calcul tel qu'il est établi à ce jour, qui notamment intègre le coût d'acheminement de l'électricité. Un coût qui demeure toutefois très faible, notent les industriels, puisque le kWh photovoltaïque est consommé au plus près. Ce qui au final ne crée pas de grande différence de coût.

 

L'emploi, nerf de la guerre
Dernier grand point de cette réunion, la volonté d'établir un seuil fixé à 100 kWh qui scinderait le marché, jugé trop coûteux, des grandes toitures. Ainsi, en dessous de 100 kWh, le régime d'achat garanti perdurerait, tandis qu'au-delà, un mécanisme d'appel à projet serait envisagé, comme ce qui est proposé pour les centrales au sol. Enerplan estime que cela va « pratiquement interdire les bâtiments à énergie positive de plus de 1.000 m2, soit une bonne partie des surfaces construites en France ». Et de conclure que « la seule sortie acceptable de la concertation semble résider dans un pilotage M€ + emploi au lieu des quotas de MW pour dessiner la prochaine régulation du secteur ».

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