Michèle Bellon, présidente du directoire d'ERDF, s'est inquiétée lors d'un colloque organisé par l'Union française de l'électricité des risques «de coupures de courant» liés à la «prolifération photovoltaïque». Une déclaration qui n'a pas manqué de susciter une réaction de l'association professionnelle de l'énergie solaire, Enerplan.
C'est lors d'un colloque de l'Union française de l'électricité qui s'est déroulé le 22 juin, que Michèle Bellon, présidente du directoire d'ERDF (Electricité réseau de France), a mis en garde «contre la prolifération des panneaux photovoltaïques, qui pourrait se traduire par des coupures de courant». Ces coupures résulteraient d'une surtension, lorsque la production excéderait localement la demande.
Cette dernière a évoqué, selon l'Usine Nouvelle, «un effet d'aubaine assez fabuleux» pour l'électricité solaire, en raison des tarifs de rachat. «Nous allons arriver à 100.000 demandes à la fin de l'année. Nous avons eu 45.000 raccordements en 2009, ce sera 75.000 en 2010, 120.000 en 2011 et 150.000 en 2012. C'est colossal», s'est également inquiété la présidente, s'alarmant aussi du coût : «500.000 raccordements d'ici à 2013, ce sont 3 milliards d'euros d'investissements. Or c'est ERDF qui finance le raccordement et les renforcements du réseau qui y sont liés (…) Comment va-t-on gérer toute cette production non prévisible, aléatoirement ? Ca va être extrêmement complexe». Elle a également pointé du doigt que dans certains départements, comme les Landes, les projets de raccordements photovoltaïques sont à hauteur de 5 fois la consommation de pointe du département.
Cette dernière a évoqué, selon l'Usine Nouvelle, «un effet d'aubaine assez fabuleux» pour l'électricité solaire, en raison des tarifs de rachat. «Nous allons arriver à 100.000 demandes à la fin de l'année. Nous avons eu 45.000 raccordements en 2009, ce sera 75.000 en 2010, 120.000 en 2011 et 150.000 en 2012. C'est colossal», s'est également inquiété la présidente, s'alarmant aussi du coût : «500.000 raccordements d'ici à 2013, ce sont 3 milliards d'euros d'investissements. Or c'est ERDF qui finance le raccordement et les renforcements du réseau qui y sont liés (…) Comment va-t-on gérer toute cette production non prévisible, aléatoirement ? Ca va être extrêmement complexe». Elle a également pointé du doigt que dans certains départements, comme les Landes, les projets de raccordements photovoltaïques sont à hauteur de 5 fois la consommation de pointe du département.
La possibilité de risques de coupures ne serait donc plus à exclure : «Je suis assez inquiète car tout cela va très vite. D'ici deux ou trois ans, on sera confrontés à de vrais problèmes d'équilibre entre l'offre et la demande sur la boucle locale», a déclaré Michèle Bellon.
Réactions d'Enerplan et du SER
La réaction d'Enerplan ne s'est pas fait attendre. L'organisme n'a pas hésité à interpeller la présidence du directoire d'ERDF : «Bien que la France soit encore loin de ses objectifs de déploiement des énergies renouvelables, ERDF s'inquiète de sa capacité à gérer l'augmentation du parc solaire photovoltaïque. Pour rassurer Mme Bellon, nous l'invitons en Allemagne qui a déjà dépassé dans son mix électrique le seuil d'1% d'électricité solaire qu'a retenu le Grenelle de l'Environnement pour 2020 en France». Avant d'ajouter : «Cette visite sera l'occasion de prouver par la réalité que si peu d'électricité solaire ne déstabilise pas le réseau électrique allemand. Qui plus est, ce sera l'occasion pour ERDF de s'initier aux bonnes pratiques du gestionnaire de réseau pour connecter les installations photovoltaïques outre Rhin». Même son de cloche chez le SER-SOLER. Le Syndicat des Energies renouvelables a déclaré : «Les professionnels de la filière tiennent à rassurer leurs concitoyens. Il n'est pas nécessaire d'apporter des modifications majeures à notre réseau tant que la France ne disposera pas d'un parc d'une puissance 100 fois supérieure à celui d'aujourd'hui». Il a tenu à préciser : «Le nombre de producteurs s'élève aujourd'hui à 0,1 % des consommateurs en France métropolitaine. Cela signifie qu'aucun risque de black-out n'est à craindre. Il faut néanmoins anticiper le développement de cette forme d'électricité et son accueil sur le réseau, même si la limite qui pourrait impliquer une nouvelle structuration du réseau est encore lointaine».