Les réunions de consultation sur l'avenir de la filière photovoltaïque, qui se déroulent en ce moment, inquiètent professionnels et associations. Un quota pourrait être imposé aux particuliers pour l'installation de panneaux solaires, pour limiter le coût pour l'Etat du succès de la filière. Une décision unilatérale, selon le Groupement des particuliers producteurs d'énergie photovoltaïque (GPPEP), qui regrette le manque de dialogue.
Le photovoltaïque français serait-il victime de son succès ? Après le moratoire sur le rachat de l'électricité solaire, imposé fin 2010 (voir encadré), voilà que la consultation nationale sur l'avenir du secteur tourne au vinaigre. La Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) a formulé des propositions pour limiter l'installation de panneaux solaires photovoltaïques, notamment chez les particuliers. "Des chiffres figés" fustige Joël Mercy, membre fondateur et membre du conseil d'administration du Groupement des particuliers producteurs d'énergie photovoltaïque (GPPEP), qui regrette qu'aucun débat n'ait vraiment eu lieu.
Aux dires des professionnels du photovoltaïque, la réunion du 12 janvier, qui portait sur les parcs au sol et le solaire résidentiel, ressemblait plus à une présentation qu'à une discussion ! "Vous avez dit concertation ? Ou plutôt, comment enterrer la filière photovoltaïque française ?". Le constat du Syndicat national des installateurs du photovoltaïque (Synaip) est plus que dur, à l'image de la déception des associations.
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Depuis quelques mois, la filière photovoltaïque est en pleine crise. Début décembre 2010, un moratoire suspendant l'obligation de rachat de l'électricité pour les installations de plus de 3 kW a été décrété. Courant janvier et pendant deux mois encore, une série de réunions de consultations se sont déroulées, sous l'égide de la DGEC. Le but est de refondre les règles du photovoltaïque, dont l'Etat avait probablement sous-estimé le succès.
Selon les informations disponibles pour l'instant, le tarif de rachat de l'électricité devrait baisser, et la Contribution au service public de l'électricité (CSPE) devrait au contraire tripler. Des initiatives qui inquiètent aussi bien les associations de consommateurs que les professionnels, qui craignent un étouffement du secteur.