Une association de particuliers producteurs d'électricité photovoltaïque a adressé un courrier aux différents candidats à l'élection présidentielle. La lettre pose nombre de questions sur leurs intentions vis-à-vis du secteur photovoltaïque français, malmené depuis plusieurs mois. Le secrétaire national de l'association GPPEP, Didier Michaud, évoque les points cruciaux de la missive.
Le Groupement des Particuliers Producteurs d'Electricité Photovoltaïque (GPPEP), une association nationale d'usagers d'installations solaires, profite de la campagne présidentielle pour interpeller les différents candidats à l'Elysée sur les problèmes et verrous rencontrés par ses adhérents. Didier Michaud, le secrétaire national, pose plus d'une quinzaine de questions tant sur la politique globale en termes d'énergie (tarifs, accessibilité, diversification, etc.) que sur des points très précis.
L'association, qui s'estimait déçue de la concertation au début de l'année 2011, avait déjà mis en forme un certain nombre de propositions destinées à faire de la démarche d'installation de panneaux photovoltaïques « une démarche de producteur d'énergie et non un investissement financier comme cela est fait depuis des années ». Aujourd'hui, le GPPEP demande en premier lieu l'arrêt de l'intégration au bâti, une solution technique qualifiée de « dangereuse et préjudiciable ». Didier Michaud explique : « Il n'y a plus de ventilation sous les panneaux solaires qui doivent être intégrés. La température monte, d'où une perte de rendement proportionnelle, de l'ordre de plusieurs pourcents ». Le secrétaire national poursuit : « Avec l'intégration au bâti, les panneaux solaires doivent assurer l'étanchéité, ce qui est une aberration pour deux plaques de verre - donc rigides - entre lesquelles de l'eau peut s'infiltrer si l'installation est mal faite ».
Des propositions concrètes
Du côté du prix d'achat de l'électricité, le GPPEP souhaite la mise en place d'un contrat au volume, par opposition à celui en durée, le but étant un rééquilibrage entre les régions Sud et Nord, sans surcoût inutile pour la collectivité. « Nous demandons que 80.000 kWh soient achetés à un prix bonifié. Une fois l'installation photovoltaïque de 12.000 € remboursée, le reste de l'électricité sera acheté par EDF au tarif de gros, soit 11 centimes d'euros », développe Didier Michaud.
« Nous militons pour la reconstruction d'une filière française dans le secteur photovoltaïque. Il existe aujourd'hui une pénurie d'installateurs notamment, qui sont passés en quelques années de 6.000 à seulement 2.000. En défendant les producteurs particuliers, nous défendons également tout le secteur, y compris les assembleurs de panneaux, dont Photowatt qui risque de disparaître, faute de repreneur » poursuit le responsable de l'association. « Et nous dénonçons un manque de transparence quant aux évolutions des prix chez ErDF », conclut le secrétaire du GPPEP.
L'association nationale regroupe 1.300 adhérents, majoritairement des particuliers producteurs (ou futurs producteurs) d'électricité photovoltaïque, sur les 200.000 propriétaires d'installations solaires productrices d'énergie que compte la France. Ils scruteront avec intérêt les programmes des différents candidats à la présidentielle et leurs éventuelles réponses aux questions soulevées.