Près d'un an après les premières alertes du Groupement des particuliers producteurs d'électricité photovoltaïque (GPPEP) concernant la dangerosité des panneaux Scheuten équipés de boîtiers Solexus, aucune indemnisation n'a été effectuée. L'association, par la voix de son président Joël Mercy, donne l'alarme.

"Il ne s'est rien passé depuis juillet dernier, tout est bloqué au niveau des assurances", déplore Joël Mercy, président du Groupement des particuliers producteurs d'électricité photovoltaïque (GPPEP), qui, l'été 2012, avait alerté sur les cas d'incendie survenus sur des habitations équipées de panneaux de la marque Scheuten et de boîtiers de type Solexus.

 

L'an dernier, douze maisons individuelles avaient en effet été détruites suite à des départs de feu provoqué par ces panneaux défectueux. En cause, un problème de fabrication de certains types de boîtiers de jonction, Solexus, situés à l'arrière des modules. Mise en cause, la société Scheuten Solar, qui a succédé à Scheuten suite au rachat par un investisseur chinois, a seulement invité les consommateurs à les contacter. Mais surtout, l'assureur de l'entreprise, le groupe AIG, n'a procédé à aucune indemnisation auprès des particuliers touchés. "On a beau taper sur la table, faire des réunions avec l'AQC… personne ne veut payer !", nous déclare Joël Mercy.

 

Des solutions trop simplistes aux yeux des assureurs
"Devant l'inertie, nous avons proposé des solutions. Notamment une solution technique qui consiste à apposer un boîtier Costal sur chaque panneau, ce qui reviendrait à un coût global d'environ 700 €. Mais apparemment, cela doit être trop simpliste puisqu'elle n'a pas été retenue ! Au lieu de cela, les expertises se sont succédé pour toujours aucun résultat", explique-t-il. Et d'ajouter : "Je dénonce cette attitude : tout le monde le sait que ce boîtier est défectueux, mais personne ne fait rien, d'autant que depuis quinze jours, nous avons eu quelques remontées de pannes". Mais de prévenir : "Il y aura d'autres accidents, c'est certain. Mais faut-il attendre qu'il y ait des morts ?".

 

Action auprès des pouvoirs publics
Mais pour le GPPEP, la vraie solution serait que les assurances des producteurs et des installateurs prennent en charge le dépannage complet des installations. Une entreprise française a même établi des devis, de l'ordre de 3.500 à 4.000 € par particuliers à indemniser… mais le Groupement n'a pas eu de nouvelles. C'est donc un nouveau cri d'alerte qu'il lance aujourd'hui, appelant à une prise de conscience et une mobilisation générale pour que ce dossier avance. Une action commune entre installateurs et producteur est ainsi engagée depuis le 15 mai, demandant à chacun d'entre eux de contacter les élus via une lettre-type. Objectif : que ces derniers remontent la question à l'Assemblée nationale. "On espère des réponses avant les vacances !", nous confie Joël Mercy.

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