ÉCONOMIE. Une écrasante majorité des entreprises ayant souscrit un prêt garanti par l'État (PGE) durant la crise sanitaire semblent être en mesure de le rembourser. Mais cela se fait parfois au prix d'une réduction des investissements ou d'une compression des marges.
C'est un sujet d'inquiétude depuis les débuts de la crise sanitaire, au printemps 2020 : dans quelle mesure les 800.000 entreprises ayant souscrit un prêt garanti par l'État (PGE) seront-elles en mesure de le rembourser ? Un questionnement toujours d'actualité, plus de trois ans après, notamment chez les TPE-PME, à en croire le député LR Stéphane Viry. "Certaines d'entre elles sont incapables de rembourser dans les temps", a-t-il assuré lors de la séance des questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, ce 7 novembre 2023. "Ce dispositif est en train de devenir un fardeau pour certaines entreprises, les petits patrons n'en peuvent plus."
Le taux de défaut se situe à 4,4%
Le gouvernement s'est voulu relativement rassurant, par la voix d'Olivia Grégoire, ministre déléguée en charge des PME. Ainsi, d'après les dernières données rendues disponibles par la Banque de France, le taux de défaut des entreprises se situe à 4,4%, et la garantie de l'État s'est vue activée dans 1,81% des cas seulement. Elle reconnaît toutefois que les situations peuvent être "différentes" d'une entreprise à l'autre, ou que le remboursement peut s'opérer moyennant moins d'investissements ou de marges. La responsable politique rappelle également que des facilités de paiement existent lorsque le montant du PGE est inférieur à 50.000 euros. Le remboursement peut, dans ce cas, être rééchelonné sur dix ans (au lieu de six) via une demande auprès du médiateur du crédit. Il est également possible de renégocier en entrant en contact avec le tribunal de commerce. "Le moment est un peu compliqué, mais les entreprises tiennent le coup", veut croire Olivia Grégoire, rappelant que 138.000 emplois avaient été créés durant l'année écoulée, preuve du dynamisme de l'activité.