UNION SACRÉE. Le secteur du Bâtiment s'élève d'une seule voix pour s'opposer au démarchage téléphonique abusif, qui présente une image catastrophique des travaux de rénovation énergétique. Un appel vient d'être lancé par la FFB et la Capeb, au moment où une proposition de loi à ce sujet est en discussion au Parlement.
Il est rare qu'apparaissent sur un même communiqué de presse les noms des deux organisations représentant le secteur du Bâtiment : Fédération française du bâtiment (FFB) et Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). C'est pourtant le cas, ce 21 janvier 2020, avec une prise de parole commune sur les dégâts causés par les plateformes téléphoniques dont certaines pratiquent une forme de harcèlement auprès des consommateurs. Les trois organismes de qualification Reconnu garant de l'environnement (RGE) sont également solidaires de cet appel (Qualibat, Qualif'élec, Qualif'ENR).
Appel à prendre des décisions "immédiates et drastiques"
Comme ces campagnes de démarchage abusifs ont un effet désastreux sur l'image des travaux de rénovation énergétique en général, les organismes à l'origine du communiqué demandent au Gouvernement "des décisions immédiates et drastiques d'interdiction de la prospection commerciale de consommateurs par voie téléphonique", en ciblant les "centres d'appels externalisés pour les travaux de rénovation énergétique". Une proposition de loi portant sur ce sujet est en ce moment même en discussion au Parlement, où, d'après nos informations, le secteur de la vente à domicile s'échine à faire en sorte que des décisions trop radicales ne soient pas prises.
Le communiqué de presse commun rappelle pourtant le scénario qui se produit bien souvent à la suite de ces démarchages abusifs : "Le ménage n'a pas droit aux aides annoncées, n'a pas clairement connaissance des engagements qu'il a pris en signant certains documents, les travaux ne sont pas réalisés ou mal réalisés, l'entreprise qui a réalisé les travaux, soit disparaît peu de temps après, soit n'est pas habilitée à réaliser les travaux car non titulaire d'une qualification RGE."
Réserver la prospection téléphonique aux entreprises RGE ?
Qu'est-ce qui pourrait être imaginé pour améliorer la situation ? Par exemple, ne permettre qu'aux entreprises labellisées RGE de procéder à un démarchage téléphonique sain, comme le souffle à Batiactu une source bien informée. Et ce, pour une raison simple : les pouvoirs publics disposeraient d'un moyen de pression immédiat envers une entreprise labellisée qui s'aventurerait à harceler des prospects, celui du retrait du sigle RGE. En ce qui concerne les centres d'appels, dont certains sont situées hors du territoire français, qui ne disposeraient pas du label qualité, il s'agirait tout bonnement de leur interdire toute prospection téléphonique pour la rénovation énergétique.
Une pétition lancée par les associations de consommateurs
Le mécontentement par rapport à ce qui est considéré comme un fléau ne cesse de monter actuellement, puisqu'il y a quelques jours plusieurs associations de consommateurs (*) avaient aussi décidé de monter au front, en lançant une pétition intitulée "Démarchage téléphonique : interdisons le fléau."
Ces différentes entités en appellent aussi à une action "ferme" de la part des pouvoirs publics à ce sujet. Pour elles, le texte en discussion manque encore d'ambition. Elles souhaiteraient notamment que les consommateurs qui reçoivent ce type de propositions aient au préalablement donné leur accord pour être ainsi démarchées - et non pas l'inverse, comme c'est le cas aujourd'hui en France.
*L'Adeic, l'Afoc, l'ALLDC, la CSF, la CLCV, Familles rurales, l'UFC-Que Choisir et l'Unaf