CHRONIQUE. Savez-vous que l'année 2024 a été historiquement l'une des moins ensoleillées et les plus pluvieuses depuis près de 35 ans selon le bilan de Météo France ? Alors que 2025 a commencé grisaille et tandis que le Soleil a pointé quelques rayons, il était temps de parler de nature et de culture, dans tous les sens du terme.
Je veux du soleil ! Nous en sommes tous là, n'est-ce pas ? Alors que de timides rayons ont fait leur apparition ces derniers jours dans le nord de l'Hexagone, tandis que le Sud se délecte déjà de températures clémentes, Il nous prend l'envie de parler de nature, d'énergie et de culture.
Tell me why ?
Le solaire photovoltaïque est plongé dans la tourmente. En cause ? Le projet d'arrêté publié par le gouvernement le 12 février 2025 qui prévoit une baisse du soutien au secteur en faveur des installations pouvant aller jusqu'à 500 kWc, donc celles des particuliers (autoconsommation) mais aussi les plus grandes installations (ombrières, toitures, hangars agricoles, etc.). Plus des trois-quarts de la filière serait impactée. Vent debout, les professionnels s'insurgent contre une mesure incohérente, à l'heure où le photovoltaïque devrait être encouragé et ont écrit une lettre au Premier Ministre."Donne-moi le temps / D'apprendre ce qu'il faut apprendre / Donne-moi le temps /D'avancer comme je le ressens"
C'est de saison. Du côté des professionnels des chaudières gaz, c'est aussi grise mine. L'interdiction se profile. Alors certes, pas en 2026 comme évoqué dans un premier temps, mais le gouvernement (qui applique désormais une hausse de tva significative sur ces équipements) a rappelé l'objectif visé dans une réponse à un député qui l'interpellait sur ce sujet : la disparition des chaudières fossiles d'ici au 1er janvier 2040, conformément à la directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB). Un changement de culture doit s'opérer. Mais 2040, c'est quasiment demain pour les professionnels, qui veulent qu'on leur laisse le temps notamment de développer le verdissement du gaz.
"(…) Nous manquons encore aujourd'hui de solutions pour remplacer toutes les chaudières gaz dans les bâtiments (…). Bien sûr, il faut décarboner, mais on peut mettre les dates qu'on veut, si on n'a pas les solutions techniques, on n'y arrivera pas." Pascal Housset, président de l'Union des métiers du génie climatique, de la couverture et de la plomberie (UMGCCP - FFB), à Batiactu
"Nous vous remercions de votre patience, nous allons bientôt prendre votre appel"
La musique d'attente n'en finissait plus. Le contexte budgétaire et politique que l'on connaît a contraint l'Anru à patienter longtemps avant, non seulement d'avoir enfin un nouveau président (Patrice Vergriete), mais aussi de pouvoir parler de son avenir. Le rapport sur le sujet a été rendu public ce 18 février, soit plus d'un an après sa commande (décembre 2023) et la succession de trois gouvernements.I need a dollar
Le rapport "Ensemble pour la ville" plaide ainsi pour la poursuite d'une politique nationale de renouvellement urbain avec le maintien d'un programme dédié aux quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Il préconise aussi l'élargissement de la politique nationale à d'autres territoires fragiles - ou menacés de l'être. Et donc le lancement dès 2025 d'une nouvelle saison pour l'Anru : un troisième programme national de renouvellement urbain ("Anru 3") ayant pour objectif "la lutte contre la ségrégation urbaine et la résilience territoriale". Simplification de fonctionnement et évolutions des financements seraient aussi au programme. Reste à attendre l'engagement de l'État... La période n'est en effet pas simple pour les agences publiques qui doivent défendre plus que jamais la pertinence de leur rôle et de leur financement."Tell me more"
Valérie Létard s'y était engagée : le nouveau PTZ est sur les rails. Après le vote du budget, la ministre du Logement a parlé mise en œuvre et calendrier. Le dispositif sera ainsi disponible dès le 1er avril sur tout le territoire, pour l'achat d'un logement neuf individuel ou collectif. Dans l'ancien en revanche pas de changement : il sera disponible dans les zones détendues et en contrepartie de travaux de rénovation énergétique. Les acteurs du logement, très contents de ce changement, attendent maintenant que le marché se débloque. Et tout est bon pour y parvenir. Pour aider, certains préconisent même de changer les règles du permis de construire le temps des élections municipales, en donnant les pouvoirs d'instruction au préfet et éviter ainsi l'attentisme des élus.Quatre saisons
Enfin, parlons nature. Ce n'est pas encore le printemps, mais l'interview de Michel Desvigne, l'un des plus grands architectes paysagistes français, nous invite à réfléchir sur notre environnement et la façon dont on le préserve et le modèle aujourd'hui. "Le paysage, c'est l'art de la transformation", déclare-t-il, mais il faut traiter l'adaptation de nos villes au dérèglement climatique "avec notre culture", lui qui développe avec son agence une "vision quasi vernaculaire."Mercy Mercy Me (The Ecology)
Certains aménagements d'aujourd'hui ne sont que des "compilations d'éléments de langage" déplore-t-il, "ce qu'il faut pour affirmer qu'on s'est adapté" mais qui correspondent plutôt au "Chat GPT du paysage." Faut-il le rappeler, notre avenir est entre nos mains !
"Je regrette les discours opportunistes de nombreux professionnels et de politiques autour de la question de l'adaptation au changement climatique. Il n'y a plus de culture, de considération de l'espace, d'esthétique. Le sujet est pourtant urgent." Michel Desvigne, Batiactu, 17 février 2025
La mer
Partons voguer pour terminer, non pas sur les rivières de Babylone, mais en Seine et Marne pour commencer, avec le projet de la maison de la Fédération française de canoë kayak (FFCK) et sport de pagaie à Vaires-sur-Marne, signée de l'agence Sanna Baldé, et qui a servi de site olympique. Rendons-nous enfin face à la mer au Grau-du-Roi (34) pour découvrir une nouvelle "vague de culture" : la nouvelle salle municipale des rencontres dite L'Agora couplée à la médiathèque intercommunale Ernest Hemingway, dont le signe distinctif est un toit en forme de vague. Un bâtiment signé Ateliers A+, qui invite à entrer, se rencontrer, et apprendre tout au long des saisons.
- Tell Me Why, Supermode (remix de deux chansons de Bronski Beat, Smalltown Boy et Why ?)
- Donne-moi le temps, Jenifer
- Symphonie No. 40 in G minor, K. 550, Mozart
- I need a dollar, Aloe Blacc
- Summer Nights ("Tell me more"), chanson issue de la bande originale de la comédie musicale Grease
- Les quatre saisons, Antonio Vivaldi
- Mercy Mercy Me (The Ecology), Marvin Gaye
- In your hands, Charlie Winston
- La mer, Charles Trenet
- Rivers of Babylone, Boney M
- Face à la mer, Calogero et Passi
- Les saisons, Tchaikovsky