CHRONIQUE. Dérèglement climatique, crise, conjoncture, transitions mais aussi réglementation… Nombreux sont les défis qui nécessitent de l'adaptation, n'est-ce pas ?

Face à l'inattendu ou le prévisible, à la crise ou l'embellie, la faculté d'adaptation se révèle. Chacun à sa manière, chacun selon ses convictions, bonnes ou mauvaises, mais personne ne veut abandonner, c'est comme ça !

 

Lovefool

 

Entre l'État, les politiques, les élus et les concitoyens, à tous les niveaux donc, le jeu veut qu'il y ait toujours des hauts et des bas, des demandes, des exigences - [des euros] is what [they] need - des inquiétudes, des colères ou encore des regrets. Et alors que l'examen du budget bat son plein, forcément, les relations se font plus intenses encore tandis que les doutes n'aident pas. Entre ceux qui se demandent "Vont-ils y arriver ?" et les autres qui s'interrogent sur le "quand ?", évidemment rien est simple et à chacun de trouver comment s'adapter. Ainsi, certaines avancées sont plus saluées que d'autres, comme celle de la cause du PTZ universel qui continue de faire son chemin à l'Assemblée.

 

Que la montagne est belle

 

Côté élus de montagne en revanche, les inquiétudes demeurent : le nouvel exécutif de l'Association nationale des élus de montagne (Anem) veut ainsi "monter le son" pour faire entendre au niveau national, les particularités et les besoins spécifiques des communes de montagne, comme de ses habitants, face aux enjeux du développement durable. S'adapter, c'est en effet aussi tenir compte des spécificités de chacun.

 

"Quand je suis juché sur le plus haut rocher, Mon regard plongé dans la vallée, Je chante ", Der Hirt auf dem Felsen (le Pâtre sur son rocher), Franz Schubert, d'après deux poèmes de Wilhelm Müller et un poème de Karl August Varnhagen von Ense

 

[Everybody] work hard for the money, tout le monde travaille dur pour gagner de l'argent

 

Tout travail mérite salaire et les TPE/PME sont les premières victimes sur le sujet des délais de paiement, alerte de son côté une nouvelle fois la Banque de France, par la voix de son gouverneur, en introduction des Assises des délais de paiement et des financements, organisées le 17 octobre à Paris. Rencontre au cours de laquelle le président de la Figec (Fédération nationale de l'information d'entreprise, de la gestion des créances et de l'enquête civile), Charles Battista, a rappelé aussi l'importance d'aider les entreprises à faire face à un contexte économique très difficile : "On décide en ce moment de réduire les aides à l'apprentissage et d'arrêter le portail gratuit pour la facturation électronique, mais il faut donner des clés aux entreprises, leur donner de la visibilité pour affronter la conjoncture actuelle."

 

Ready or not (prêt ou non), faudra-t-il se débrouiller ?

 

Le sujet de la facturation électronique a été d'ailleurs un sujet de concorde pour les syndicats. Alors qu'au 1er septembre 2026, toutes les entreprises devront être en mesure de réceptionner des factures dématérialisées et d'en émettre sous le même format pour les TPE-PME un an plus tard, l'État avait promis aux organisations patronales l'accès à une plateforme publique et gratuite. Promesse non tenue et surcoût en vue pour les entreprises, avec l'annonce de son abandon par le Gouvernement. L'U2P, comme la FFB et le SDI, ont donc interpellé l'État sur la nécessité de maintenir son accompagnement des entreprises. Il faut s'adapter, oui, mais certainement pas tout seul et sans moyens.

 

Sur le front des bonnes nouvelles pour les entreprises néanmoins, le projet de loi de simplification de la vie économique, suspendu du fait de la dissolution, a repris sa navette parlementaire et a été adopté par le Sénat, ce 24 octobre.

 

Avec la petite musique de la semaine, découvrez une chronique/playlist inédite, éclectique et subjective qui se construit au gré de l'actualité… Elle se construit sur un mot, une situation lorsqu'une mesure, des notes et/ou des paroles viennent ou restent en tête... Pour retrouver toutes les playlists et petites musiques de la semaine, suivez ce lien. bonne écoute !

 

It Ain't Over 'Til It's Over (ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini)

 

Rien n'est jamais fini ou acquis. Adapter ses comportements et baisser ses consommations énergétiques est en effet devenu une nécessité continue. Les besoins en électricité augmenteront toujours dans les années à venir, selon les hypothèses de consommation à horizon 2035 et 2050 d'Enedis publiées le 18 octobre. Un collectif d'acteurs du système électrique (dont le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité fait également partie) a ainsi dévoilé cette semaine plusieurs mesures en faveur de la flexibilité et donc des économies d'énergie. Et l'État en a aussi profité pour lancer sa nouvelle campagne en faveur de la sobriété énergétique à destination du grand public.

 

Strong Enough ? (assez fort) Oui, si on s'y prépare

 

Enfin, après les phénomènes climatiques intenses subis ces derniers jours, le Premier ministre Michel Barnier et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, se sont déplacés ce vendredi auprès de communes sinistrées par les intempéries. L'occasion également de lancer le troisième plan national d'adaptation au changement climatique. Après l'annonce du lancement d'une concertation préalable du public sur les troisièmes éditions de la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), ouverte à compter du 2 novembre 2024 pour six semaines par la même Agnès Pannier-Runacher (accompagnée de ses collègues François Durovray - Transports - et Olga Givernet - Énergie), la feuille de route de la France concernant ses transitions écologiques et énergétiques semble donc retrouver son rythme. La révision de ces plans, prévue tous les cinq ans, avait en effet pris du retard et la dissolution n'avait rien arrangé.

 

We can change the world (nous pouvons changer le monde)

 

Pour terminer, tournons-nous vers les réalisations, car les professionnels ne sont pas en reste pour adapter leur pratique à cette nouvelle donne. Côté matériaux, de grands industriels s'engagent ainsi sur la route de la décarbonation. Comme Knauf, qui a inauguré une nouvelle unité de production de plaques de plâtre à Fos-sur-Mer, plus vertueuse en matière de consommation d'eau et d'énergie. Ou encore Holcim, dont le projet CarboClearTech de Lafarge, est lauréat du Fonds pour l'Innovation européen.

 

À Paris, une nouvelle tour en bois de hêtre signée de l'agence LAN se veut, quant à elle, un nouveau démonstrateur de ce que "l'architecture peut jouer un rôle clé dans la lutte pour la préservation de la planète" selon l'un de ses concepteurs. Et l'on peut aussi citer les lauréats du Concours Eiffel, dévoilés ce mercredi : l'acier lui-aussi, a de l'avenir.

 

Conquest of spaces (conquête des espaces)

 

Enfin, nous avons pu voir une nouvelle fois que patrimoine, innovation et environnement ne doivent pas entrer en concurrence et peuvent s'adapter également aux besoins actuels, grâce à l'intelligence collective. Ici pas de mémoire qui flanche, mais une conquête d'espaces réinventés. Il suffit de voir comment l'ancien Pensionnat royal de Juilly se transforme actuellement, ou bien courir faire une pause à la Cité de l'architecture, pour admirer l'exposition bien justement appelée "La mémoire vive" consacrée à Philippe Prost, grand prix de l'architecture 2022.

 


La playlist de la petite musique de la semaine

 

C'est comme ça - Rita Miskuko
Lovefool - The cardigans
I need a dollar - Aloe Blacc
La montagne - Jean Ferrat
Der Hirt auf dem Felsen (Le Pâtre sur le rocher) - F. Schubert
She works hard for the money - Donna Summer
Ready or not - The Fugees
It Ain't Over 'Til It's Over - Lenny Kravitz
Strong Enough - Cher
We can change the world - Graham Nash
Conquest of spaces - Woodkid
J'ai la mémoire qui flanche - Jeanne Moreau
Take a break - Sven Wunder

 

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