Les fleuves français canalisés, endigués et remodelés se rebellent contre ces interventions de l'homme en provoquant des inondations dévastatrices : en Alsace, des aménagements doivent permettre au Rhin de retrouver une partie de son ancien lit en cas de crue importante.
La mise en eau d'une zone artificielle de rétention des crues pouvant recevoir sur 600 hectares de terres une partie du trop plein du fleuve en période de crue a été testée jeudi à Erstein (Bas-Rhin), au sud de Strasbourg.
L'aménagement, appelé "polder", vise avec d'autres installations "à écrêter les crues du Rhin pour compenser les conséquences des divers aménagements du fleuve qui ont limité le champ d'expansion des crues", selon Dominique Ritz, ingénieur aux Voies navigables de France, établissement public maître d'ouvrage du projet.
Cette zone d'épandage des crues doit entrer en fonction à partir d'un seuil de débit de 3.600 m3/s qu'on trouve en moyenne statistique tous les 10 ans sur le Rhin. Un aménagement semblable est opérationnel depuis 1992 à Fort-Louis au nord de Strasbourg.
L'espace choisi, latéral au Rhin, est essentiellement boisé (moins de 5% des terres sont cultivées) et permet un stockage maximal de 7,8 millions de m3 d'eau.
Il s'agit d'une ancienne forêt alluviale qui se situait encore pour partie dans le lit majeur du Rhin après une première "correction" de ce dernier peu après 1840. Dans les années 1970, après les travaux de canalisation menés sur le secteur, elle avait été définitivement coupée du Rhin.
Les travaux successifs réalisés sur un tronçon de 180 km de long entre Bâle (Suisse) et Lauterbourg (Bas-Rhin) ont provoqué une aggravation des problèmes de crues sur le Rhin en aval.
"On est peut-être allé un peu loin dans les aménagements. Le Rhin a besoin d'expansion, sous peine d'avoir des difficultés à vivre avec lui", explique M. Ritz.
Le coût de l'installation d'Erstein, réalisée dans le cadre d'une Convention franco-allemande signée en 1982, s'est élevé à 25 millions d'euros entièrement financé par l'Allemagne.
Le test réalisé jeudi a notamment porté sur la résistance des ouvrages installés -deux prises d'eau sur le Rhin, deux ouvrages de vidange, des digues et une station de pompage- et sur les procédures d'alerte de la population visant à s'assurer que personne ne se trouve dans la zone progressivement inondée.
Dans le souci d'"habituer la faune et la flore" aux épisodes d'inondation du site, une "submersion écologique" aura lieu une fois par an entre juin et juillet si le débit du fleuve le permet.
En outre, un espace de 40 ha a été réservé au sud du site pour offrir un refuge à la grande faune -chevreuils, sangliers- lors des mises en eau et quatre "îlots refuge" ont été aménagés. Des mares ou fossés ont été creusés pour l'accueil des populations d'amphibiens (grenouilles et tritons) et d'oiseaux.
Ce "polder" fait partie d'une série d'aménagements sur les deux rives du fleuve frontalier représentant un volume de rétention sur le Rhin supérieur, d'environ 270 millions de m3, d'ici 2020. Cinq des quinze "polders" prévus côté allemand sont déjà opérationnels.
L'aménagement, appelé "polder", vise avec d'autres installations "à écrêter les crues du Rhin pour compenser les conséquences des divers aménagements du fleuve qui ont limité le champ d'expansion des crues", selon Dominique Ritz, ingénieur aux Voies navigables de France, établissement public maître d'ouvrage du projet.
Cette zone d'épandage des crues doit entrer en fonction à partir d'un seuil de débit de 3.600 m3/s qu'on trouve en moyenne statistique tous les 10 ans sur le Rhin. Un aménagement semblable est opérationnel depuis 1992 à Fort-Louis au nord de Strasbourg.
L'espace choisi, latéral au Rhin, est essentiellement boisé (moins de 5% des terres sont cultivées) et permet un stockage maximal de 7,8 millions de m3 d'eau.
Il s'agit d'une ancienne forêt alluviale qui se situait encore pour partie dans le lit majeur du Rhin après une première "correction" de ce dernier peu après 1840. Dans les années 1970, après les travaux de canalisation menés sur le secteur, elle avait été définitivement coupée du Rhin.
Les travaux successifs réalisés sur un tronçon de 180 km de long entre Bâle (Suisse) et Lauterbourg (Bas-Rhin) ont provoqué une aggravation des problèmes de crues sur le Rhin en aval.
"On est peut-être allé un peu loin dans les aménagements. Le Rhin a besoin d'expansion, sous peine d'avoir des difficultés à vivre avec lui", explique M. Ritz.
Le coût de l'installation d'Erstein, réalisée dans le cadre d'une Convention franco-allemande signée en 1982, s'est élevé à 25 millions d'euros entièrement financé par l'Allemagne.
Le test réalisé jeudi a notamment porté sur la résistance des ouvrages installés -deux prises d'eau sur le Rhin, deux ouvrages de vidange, des digues et une station de pompage- et sur les procédures d'alerte de la population visant à s'assurer que personne ne se trouve dans la zone progressivement inondée.
Dans le souci d'"habituer la faune et la flore" aux épisodes d'inondation du site, une "submersion écologique" aura lieu une fois par an entre juin et juillet si le débit du fleuve le permet.
En outre, un espace de 40 ha a été réservé au sud du site pour offrir un refuge à la grande faune -chevreuils, sangliers- lors des mises en eau et quatre "îlots refuge" ont été aménagés. Des mares ou fossés ont été creusés pour l'accueil des populations d'amphibiens (grenouilles et tritons) et d'oiseaux.
Ce "polder" fait partie d'une série d'aménagements sur les deux rives du fleuve frontalier représentant un volume de rétention sur le Rhin supérieur, d'environ 270 millions de m3, d'ici 2020. Cinq des quinze "polders" prévus côté allemand sont déjà opérationnels.