Les anticipations se sont elles aussi dégradées. La situation financière des entreprises de BTP atteint un niveau critique, comparable à celui de 2008-2009, et les perspectives d'activité se détériorent toujours. Le gouvernement développe un programme afin de dynamiser les mises en chantier d'habitations avec un objectif de 500.000 nouveaux logements par an, dont 150.000 logements sociaux. Cependant, les effets de ce plan ne pourront - au mieux - se faire sentir qu'à partir de la fin de l'année. L'activité des loueurs suivant de très près celle des entreprises de BTP, les perspectives d'évolution sont donc plombées : la baisse pourrait atteindre 5 % par rapport au T3 2011. Les intentions d'embauche du secteur seraient gelées, seuls 15 % des loueurs comptant augmenter leurs effectifs. Toutefois, des suppressions ne seraient pas non plus à l'ordre du jour.
Chez les distributeurs de matériels de BTP, le CA pourrait décrocher au prochain trimestre. Les commandes de matériels neufs ont chuté fin juin, à 43 jours d'activité contre 74 jours à la fin du mois d'avril. Les stocks de matériels d'occasion sont restés stables, à 104 jours de CA : en d'autres termes, si les ventes se poursuivaient au même rythme, il faudrait plus de trois mois pour les écouler. Ces stocks devraient augmenter au 3e trimestre. Enfin, du côté des loueurs et distributeurs de matériel de manutention, les commandes sont également en forte régression. En cohérence avec le repli de la production industrielle, les professionnels de ce secteur situés dans certaines régions sont plus concernés, notamment celles liées à l'activité automobile et ses sous-traitants. Les embauches sont suspendues, sauf pour les commerciaux, qui aideraient à démarcher de nouveaux clients et ainsi mieux résister au retournement conjoncturel. Et les intentions d'investissement se sont fortement repliées : moins d'un tiers des loueurs et distributeurs de chariots envisageraient d'investir au T3.