Pour les autres matériels spécialisés, le Seimat souligne la forte homogénéité entre investissement et activité des clients. Pour le secteur des matériels routiers par exemple, la hausse des volumes de compacteurs (+7 %) serait liée aux achats de loueurs, alors que la baisse de ceux des finisseurs (-21 %) résulterait des faibles investissements routiers. Quant aux matériels de levage - grues mobiles et nacelles - et au matériel de transport de béton, ils subissent la mauvaise conjoncture du bâtiment et affichent des baisses de -4 à -8 %. Les chariots télescopiques bénéficient en revanche d'une meilleure situation dans le milieu agricole et progressent nettement (+10 %).
Optimisme mesuré pour 2014
Pour 2014, les clients des adhérents du Seimat anticipent un repli, contenu pour la FFB (-0,6 %), ou plus marqué pour la FNTP (-4 % en valeur). Le syndicat prévoit cependant une légère amélioration de son activité au cours du premier semestre, résultant du bon niveau de commandes engrangées à la fin de 2013. "Nous ne prévoyons pas de retournement négatif", prévient Jean-Marie Osdoit, "mais pas de reprise non plus. Les prises de commandes vont légèrement baisser, car elles étaient très fortes, mais comme le niveau est supérieur à celui de la fin 2012, le marché devrait croître de 5 % environ sur l'année 2014". Toutefois, face à cet optimisme contenu, le président du syndicat rappelle qu'il existe toujours un risque économique général qui pourrait représenter un frein à cette timide embellie. "Le ventre mou va durer au moins jusqu'en 2016-2017. Dans les pays matures, régulés, on ne retrouvera pas de grands pics. Les marchés vont évoluer vers des machines plus petites, adaptées à l'urbanisation", anticipe-t-il. Le Seimat prévoit que les loueurs de matériels poursuivront le renouvellement de leur parc, mais que l'inquiétude par rapport à la faiblesse des investissements (notamment routiers avec la question de l'Ecotaxe pour l'heure suspendue) pourrait les inciter à conserver leurs engins plus longtemps, quitte à les réparer. L'activité SAV et pièces détachées a d'ailleurs progressé en 2013 (+3 %), compensant au passage une partie de la baisse des prix des matériels.
Quant à l'arrivée de machines chinoises, les constructeurs et importateurs du Seimat ne s'inquiètent pas : "Les constructeurs chinois s'occupent d'abord de leur marché national. Il leur sera difficile d'arriver sur des marchés matures comme l'Europe ou le Japon et les Etats-Unis. Ils se placent au Moyen-Orient, en Afrique, ou en Russie, où 80 % des chargeuses sont d'origine chinoise. Mais les performances de leurs machines ne sont pas comparables à celles de leurs concurrents occidentaux". Selon les professionnels, les positions seraient donc différentes, et les fabricants chinois ne disposent toujours pas de réseaux de distribution avec des concessionnaires, des parcs et un service après-vente digne de ce nom. "Ils viendront, mais progressivement", conclut Jean-Marie Osdoit.