Trois ans après l'entrée en vigueur de la RT 2012, la performance thermique intrinsèque des bâtiments a évolué, entraînant un surcoût lors de la construction. Mais cette dépense supplémentaire est compensée par les économies d'énergies réalisées par la suite. Détails.

C'est une étude qui confirme ce que pensaient les constructeurs de logements BBC : l'investissement accru dans la performance thermique d'un bâtiment neuf est rentable. Il est bien compensé par les économies d'énergie réalisées sur la durée de vie de détention du logement. Les conclusions du Commissariat Général au Développement Durable (ministère de l'Ecologie) sont étayées par des chiffres.

 

Ainsi, l'étude nous apprend que l'écart de prix entre une construction RT 2005 et une construction BBC (équivalente à la RT 2012, entrée en vigueur au 1er janvier 2013) s'élève à 9 % dans le logement collectif et 14 % dans le secteur individuel. Un surcoût non négligeable. Mais ce dernier se justifie en considérant une division par 3 ou 4 de la consommation en énergie primaire par mètre carré, entre les deux types de construction. Au plan national, par exemple, cette réduction des déperditions énergétiques grâce à une meilleure isolation entraîne une économie non négligeable : "En supposant, par exemple, une part de l'électricité de 70 %, la consommation d'énergie finale annuelle de 1.500 millions de m² de logements correspondrait à 3,7 MTep selon les normes de la RT 2012, contre 11,1 MTep selon les normes de la RT 2005, soit une économie théorique de 7,4 MTep".

 

L'électrique moins cher que le gaz

 

L'enquête estime que les coûts de construction sont également impactés par le type de chauffage choisi. "Du point de vue de la construction, l'utilisation de l'électricité comme énergie de chauffage constitue la configuration la moins onéreuse. En comparaison avec le gaz, l'électricité conduit, toutes choses égales par ailleurs, à des coûts de construction respectivement 6 % et 4 % moins élevés dans l'individuel et le collectif", analysent les auteurs. Ils poursuivent : "Sur le long terme, les investissements réalisés au moment de la construction conduisent à des économies dans l'usage futur du logement". Le surcoût s'élèverait ainsi à 13.600 € pour une maison individuelle de 120 m² et à 7.000 € pour un appartement de 80 m² dans du collectif, ce qui se traduit par des prix de vente plus élevés. "Le potentiel de diminution des consommations et factures énergétiques est d'autant plus élevé que le type d'énergie utilisée est onéreux et que la superficie du logement est grande", précisent-ils.

 

Des économies potentielles… à 19 °C

 

Les auteurs évaluent les économies d'énergies à 580-650 €/an dans l'individuel, et 390-430 €/an dans le collectif, en appliquant les niveaux de prix de l'énergie de 2014. Sur 25 ans, ces économies compensent partiellement le surcoût de construction dans l'hypothèse où les prix de l'énergie resteraient stables. Une compensation complète interviendrait avec une hausse de +3,5 % du prix de l'électricité dans l'individuel et seulement +1,1 % dans le collectif. Pour les logements chauffés au gaz, la compensation totale est sensiblement voisine : +3,1 % dans l'individuel et +1,1 % dans le collectif. Des résultats calculés sur la base d'une température de référence (19 °C), le choix d'une température plus élevée estompant les économies potentielles. L'étude conclut : "L'étape du niveau de performance énergétique BBC, sur le chemin ambitieux du Bâtiment à énergie positive et de la transition énergétique, semble néanmoins (…) s'être réalisée à coûts maîtrisés". Une bonne nouvelle pour les locataires et propriétaires de logements RT 2012.

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