MARCHES PUBLICS. Du fait des difficultés d'organisation rencontrées par les entreprises de BTP, le ministère de l'Économie invite les maîtres d'ouvrage publics à faire preuve de clémence.
La cinquième vague de l'épidémie de covid-19 se fait ressentir sur les chantiers, entraînant une multiplication des absences d'ouvriers infectés ou cas contacts. Il en résulte souvent un phénomène de désorganisation des équipes pouvant se traduire par des retards important ou la suspension des prestations. Face à cette situation, le ministère de l'Économie vient d'inciter les maîtres d'ouvrage publics à ne pas "pénaliser" les entreprises du secteur de la construction, particulièrement touchées. Le télétravail n'étant, faut-il le rappeler, pas envisageable pour les métiers de terrain.
Renoncer à l'application des pénalités
Dans un texte publié ce 20 janvier 2022 sur le site de la direction des affaires juridiques, Bercy rappelle que les acheteurs ont deux possibilités dans ces cas : renoncer à l'application des pénalités contractuelles ou aménager les délais d'exécution. Des procédures valables dans le seul cas où l'activité de l'entreprise serait liées à "une pénurie de main d'œuvre résultant de la multiplication des cas contacts ou des contaminations" au sein du personnel. Les pouvoirs publics en appellent ainsi à la tenue d'un "dialogue constructif" entre les parties prenantes, visant à "préserver la situation financière des entreprises qui pourront ainsi mieux surmonter les difficultés liées à la cinquième vague de covid-19", et ainsi mener à leur terme l'exécution des contrats.
Fin 2021, le président de la Capeb, Jean-Christophe Repon, faisait déjà état de ce type de difficultés rencontrées par les artisans du bâtiment. "Je ne suis pas optimiste sur le niveau d'activité de début 2022", affirmait-il. Toutes les tailles d'entreprises semblent être affectées. La société de travaux publics Arkedia, interrogée par nos confrères des Échos, estime à "environ 10% la part de salariés absents par roulement, sur un effectif de 160 personnes". Les entreprises engagées en marchés publics n'ont plus qu'à espérer que le message de Bercy ne restera pas lettre morte.