PENALITES. Alors que les difficultés en matière de pénurie vont grandissant, la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher vient d'assurer que l'État ferait passer des messages de "bienveillance" pour éviter les pénalités de retard en marchés publics.
Augmentations "faramineuses" de l'acier, du cuivre, du zinc, et des plastiques polyuréthane... La députée LR Véronique Louwagie a alerté les pouvoirs publics, ce 4 mai 2021 lors de la séance des questions au gouvernement, au sujet des difficultés rencontrées par les entreprises de bâtiment du fait des hausses des prix des matériaux et des difficultés d'approvisionnement (par exemple en bois). "Ces retards indépendants de la volonté des entreprise entraînent l'application des pénalités de retard", rappelle-t-elle. "Les artisans font face à des chantiers à des prix qu'ils n'avaient pas prévus." Résultat : certains constructeurs ne peuvent plus travailler et certains chantiers sont à l'arrêt.
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Commande publique : "Nous ferons passer des messages de bienveillance"
La ministre déléguée à l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a affirmé en réponse que les pouvoirs publics se tenaient informés de la situation depuis janvier, et prenaient des mesures ponctuelles telles que l'accélération de certaines procédures douanières, ou l'application du "jeu diplomatique" pour "faire avancer les choses".
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Les professionnels du secteur vont devoir, quoi qu'il en soit, s'armer de patience puisque le gouvernement prévoit la fin de la crise "d'ici à la fin de l'année", avec un "point haut" durant l'été. "Pour ce qui est de la commande publique, nous ferons passer des messages de bienveillance, c'est important pour le secteur du bâtiment et les artisans", a assuré par ailleurs la ministre. Alors que son ministre de tutelle, Bruno Le Maire, a récemment, devant les adhérents de la FFB, évoqué l'idée d'aller plus loin sur les pénalités de retard, il n'en a pas été question ce 4 mai.
La députée Véronique Louwagie souhaiterait que l'État fasse davantage et prenne des mesures d'urgence, en proposant trois : neutraliser les pénalités de retard, réviser les contrats, et dire aux entreprises dès aujourd'hui si elles auront droit à un chômage partiel de type 'covid' (c'est-à-dire pris en charge par l'État) ou de droit commun.