Selon une étude du département recherche du ministère (Dares), les ouvriers du BTP seraient plus fortement concernés que les autres secteurs par la pénibilité du travail. Ils seraient également les plus exposés aux produits chimiques. Détails de l'étude et explications.

Pénibilité physique, problème de santé, inhalation de produits toxiques… L’étude mise en ligne par le Dares ne dément pas ce constat attribué au secteur du BTP. S’appuyant sur l’enquête Sumer réalisée en 2002-2003 sur 50.000 salariés, l’étude confirme que le BTP est un des secteurs les plus touchés par la pénibilité du travail.

Ainsi, les chiffres montrent que les ouvriers de la construction sont régulièrement en proie a des contraintes physiques puisque plus d’un ouvrier sur trois travaille à l’extérieur plus de 20 heures par semaine et se trouve exposé aux intempéries. De plus, 63% d’entre eux soulèvent des charges au moins 2 heures par semaine et un sur cinq pendant au moins 20 heures.

Des gestes répétitifs
Autre constat : les ouvriers du BTP sont sujets à produire des gestes répétitifs plus de 10 heures par semaine (19% dans la construction contre 14% pour les autres secteurs). Les plus concernés sont les peintres mais également les couvreurs et des ouvriers du gros œuvre. Travailler les bras en l’air, être à genoux, solliciter son dos par le port de charges lourdes… Tous ces éléments participent au déclenchement de certaines maladies comme l’hygroma du genou. Pour exemple, les ouvriers de la construction sont deux à trois fois plus exposés aux vibrations des membres supérieurs que les autres ouvriers. Les monteurs et les charpentiers y sont même quatre fois plus exposés. Tous ces constats engendrent des risques pour la santé voir des incapacités de travail chez les salariés vieillissants, ce qui entraîne ensuite des maladies invalidantes conduisant à des inaptitudes médicales avant que les droits à la retraite soient ouverts, souligne l’étude.

Des conditions encore plus difficiles pour les intérimaires
Si le constat est difficile pour les ouvriers embauchés en CDI, il l’est encore plus pour les intérimaires. En effet, l’étude observe «qu’un intérimaire a en moyenne deux fois plus de risques de porter des charges plus de 20 heures par semaine et de travailler à genoux qu’un ouvrier en contrat à durée indéterminée». Mais ce n’est pas tout, il a également «moins de marges de manœuvre concernant la possibilité de changer l’ordre des tâches et celle de faire varier les délais».

Des produits toxiques
L’autre problème auquel sont confrontés les ouvriers du BTP : le travail au contact de produits toxiques. Ainsi, 8 ouvriers sur 10 sont exposés à au moins un produit chimique alors que dans l’industrie : 6 sur 10. Exemple : 17% des ouvriers (et 60% des maçons) sont exposés au ciment plus de 10 heures par semaine. Outre le ciment, il existe de nombreux autres produits cancérigènes sur un chantier comme les poussières, la silice cristalline, les gaz d’échappement diesel, les goudrons de houille, les huiles entières minérales et l’amiante.
Toutefois même si l’étude tend vers une certaine inquiétude, reste des thèmes sur lesquels les ouvriers ont des satisfactions notamment dans le domaine du développement des compétences et du soutien professionnel (supérieur et collègue).

Découvrez le détail chiffré de l’étude, en cliquant ici

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