Des milliers de Pékinois ont été expulsés de deux quartiers historiques de la capitale chinoise alors que la municipalité détruit leurs logements au nom de l'embellissement de la ville en vue des Jeux olympiques de 2008.
Les démolitions se poursuivent à un rythme effrené, rapportent des habitants des quartiers de Jiaodaokou et de Donghuashi, dans l'arrondissement de Doncheng, qui font partie des mieux préservés de Pékin.
Ces résidents ont été informés le 15 juillet, deux jours après l'attribution des Jeux de 2008 à Pékin, qu'ils avaient un mois pour emporter leur affaires et quitter l'endroit où ils vivaient depuis des décennies.
Les entreprises de bâtiment en charge de la rénovation ont, avec l'accord des mairies d'arrondissement, eu recours à l'intimidation, à la force ou à des supercheries pour faire partir les résidents souvent pauvres et âgés de ces quartiers traditionnels.
"Nous avons peur de les attaquer en justice. Ils nous ont dit qu'ils avaient des relations avec le maire d'arrondissement, la police, les procureurs et les tribunaux", déclare Wang Ying, 36 ans, qui a écrit une lettre au Premier ministre Zhu Rongji dans laquelle elle dénonce le traitement réservé aux expulsés.
La loi prévoit que les habitants doivent donner leur accord avant de quitter les lieux et être indemnisés, mais nombre d'entre eux disent qu'ils ont signé sous la menace.
A Jiaodaokou - un quartier vieux de 800 ans - une seule maison restait encore debout dans deux ruelles typiques du vieux Pékin avec ses maisons à un étage organisées autour des cours carrées. Les logements d'environ 2.000 foyers y ont été rasés en quelques semaines.
Une femme âgée de 81 ans, assise sur les décombres de ce que fut sa maison, explique que le constructeur lui a ordonné de déménager bien que ses négociations avec la société n'aient pas abouti sur le montant de l'indemnité de départ. "Nous ne savons pas où nous allons passer la nuit", explique sa fille qui vit avec sa mère et son mari.
A quelques pas de là, une autre famille a déjà passé la nuit sur le chantier de démolition de sa maison parce que les promoteurs n'ont pas tenu leur promesse de les reloger temporairement après qu'ils aient signé un accord. "Ma mère a plus de 70 ans et a passé la nuit dehors", raconte une femme au milieu de ses valises, meubles et ustensiles de cuisine. "Ils devraient au moins attendre jusqu'à ce que nous ayons où aller avant de démolir notre maison", dit-elle.
A Donghuashi, où 250 familles ont dû partir, Mme Wang raconte avoir été battue à coups de bâton, ainsi que sa soeur, par un groupe d'hommes engagé par les promoteurs, parce qu'elles s'étaient plaint que l'entrée de leur maison soit bloquée par un tas de gravas d'un mètre de haut.
Les indemnités versées aux expulsés sont en général insuffisantes pour leur permettre de se reloger sur place dans des immeubles neufs et les contraignent à quitter le centre-ville pour la banlieue.
"Pékin a obtenu les Jeux olympiques, mais qu'est-ce que cela nous a apporté?", s'exclame Mme Wang.
Ces résidents ont été informés le 15 juillet, deux jours après l'attribution des Jeux de 2008 à Pékin, qu'ils avaient un mois pour emporter leur affaires et quitter l'endroit où ils vivaient depuis des décennies.
Les entreprises de bâtiment en charge de la rénovation ont, avec l'accord des mairies d'arrondissement, eu recours à l'intimidation, à la force ou à des supercheries pour faire partir les résidents souvent pauvres et âgés de ces quartiers traditionnels.
"Nous avons peur de les attaquer en justice. Ils nous ont dit qu'ils avaient des relations avec le maire d'arrondissement, la police, les procureurs et les tribunaux", déclare Wang Ying, 36 ans, qui a écrit une lettre au Premier ministre Zhu Rongji dans laquelle elle dénonce le traitement réservé aux expulsés.
La loi prévoit que les habitants doivent donner leur accord avant de quitter les lieux et être indemnisés, mais nombre d'entre eux disent qu'ils ont signé sous la menace.
A Jiaodaokou - un quartier vieux de 800 ans - une seule maison restait encore debout dans deux ruelles typiques du vieux Pékin avec ses maisons à un étage organisées autour des cours carrées. Les logements d'environ 2.000 foyers y ont été rasés en quelques semaines.
Une femme âgée de 81 ans, assise sur les décombres de ce que fut sa maison, explique que le constructeur lui a ordonné de déménager bien que ses négociations avec la société n'aient pas abouti sur le montant de l'indemnité de départ. "Nous ne savons pas où nous allons passer la nuit", explique sa fille qui vit avec sa mère et son mari.
A quelques pas de là, une autre famille a déjà passé la nuit sur le chantier de démolition de sa maison parce que les promoteurs n'ont pas tenu leur promesse de les reloger temporairement après qu'ils aient signé un accord. "Ma mère a plus de 70 ans et a passé la nuit dehors", raconte une femme au milieu de ses valises, meubles et ustensiles de cuisine. "Ils devraient au moins attendre jusqu'à ce que nous ayons où aller avant de démolir notre maison", dit-elle.
A Donghuashi, où 250 familles ont dû partir, Mme Wang raconte avoir été battue à coups de bâton, ainsi que sa soeur, par un groupe d'hommes engagé par les promoteurs, parce qu'elles s'étaient plaint que l'entrée de leur maison soit bloquée par un tas de gravas d'un mètre de haut.
Les indemnités versées aux expulsés sont en général insuffisantes pour leur permettre de se reloger sur place dans des immeubles neufs et les contraignent à quitter le centre-ville pour la banlieue.
"Pékin a obtenu les Jeux olympiques, mais qu'est-ce que cela nous a apporté?", s'exclame Mme Wang.