EMPLOI. Le secteur du paysage est en manque cruel de main d'œuvre. Pour y remédier, le salon professionnel Paysalia a listé plusieurs actions à mettre en place.

Le secteur du paysagisme connaît des difficultés de recrutement. Près de six entreprises sur dix ont déclaré en rencontrer, selon une étude de l'Union nationale des entreprises du paysage de 2020. Pour répondre à ce manque de main d'œuvre, Paysalia, le salon professionnel de la filière organisé par GreenTech+, recommande de s'ouvrir à des profils différents. Il rappelle que les collectivités et entreprises sont de plus en plus nombreuses à recruter des candidats qui ne sont pas titulaires d'un diplôme lié au paysagisme mais qui possèdent des qualités leur permettant d'acquérir les compétences techniques nécessaires sur le terrain. "Les compétences peuvent toujours s'apprendre. L'essentiel, c'est de ressentir en soi un réel intérêt pour le végétal", estime Laure Marty, chargée de développement au CFAAH-CFPPA Toulouse.

 

Des profils différents

 

Certaines sociétés n'hésitent pas à embaucher des personnes en voie de reconversion. C'est le cas de Serra Paysages, qui a recruté une ex-salariée du milieu hospitalier. "Elle cherchait un travail avec plus de sens, qui lui permettrait de se reconnecter avec la nature. En travaillant avec elle sur des projets assez insolites, j'ai constaté qu'elle avait beaucoup de compétences en gestion client. J'ai donc créé pour elle un poste sur-mesure entre le terrain et la relation client, pour la garder après son alternance", témoigne le maître jardinier et patron de Serra Paysages, Franck Serra, dans un communiqué de Paysalia.

 

Toujours dans cette même idée de s'ouvrir à des profils différents, le salon Paysalia conseille de se tourner vers des écologues ou spécialistes de la gestion de l'eau, qui "peuvent apporter une nouvelle approche du métier".

 

 

 

Quid des plus jeunes ?

 

"Il est essentiel aujourd'hui de proposer des postes avec des missions et/ou des champs d'application dans l'air du temps, afin de séduire de nouveaux talents", poursuit Paysalia. Les jeunes générations s'intéressent, par exemple, au cadre de vie et à l'environnement, et apprennent à se former à la végétalisation du bâti et la végétalisation des espaces de travail.

 

Par ailleurs, le salon considère que la génération Z, comprenant les personnes nées entre 1997 et 2010, ont une vision "très différente" du travail par rapport aux générations passées. "Cumul simultané de plusieurs activités, absence de plan de carrière, désintérêt pour le CDI, importance de la vie personnelle… Les digital natives ont d'autres priorités que leurs prédécesseurs, ce qui a tendance à désarçonner de nombreux employeurs. Pour éviter que l'écart ne se creuse, il est important de comprendre le profil de ces nouveaux actifs pour mieux répondre à leurs attentes", affirme-t-il. Il se base sur une étude de JobTeaser et Maki People qui montre qu'une grande majorité des 18-25 ans ont déjà abandonné une candidature en plein processus de recrutement à cause d'un délai de recrutement trop long (28 %), d'un manque de clarté (26 %) ou d'un décalage entre l'annonce et la réalité du poste (21 %). "Les nouveaux arrivés sur le marché du travail ont besoin de sentir que leur entreprise souhaite les aider à grandir", répond Franck Serra. Il estime que les employeurs n'ont pas "besoin de procéder à des changements radicaux" mais plutôt d'adopter une "approche plus humaine, plus émotionnelle".

 

Toutes ces actions de recrutement peuvent être complétées par un travail sur la notoriété locale de son entreprise. Paysalia recommande aux employeurs, sans surprise, de participer à des salons professionnels ou d'orientation, mais aussi d'organiser des journées portes ouvertes, des ateliers publics, de participer à des concours et de mettre en place des partenariats avec des associations ou des centres de formation.

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