ARCHITECTURE. Dans le cadre de la 17e Exposition internationale d'architecture - Biennale de Venise qui se tiendra du 22 mai au 21 novembre 2021, et qui aura pour thème "Comment vivrons-nous ensemble ?", le commissaire français Christophe Hutin propose un pavillon tricolore articulé autour des "Communautés à l'oeuvre". Détails.
Montrer les actions mises en œuvre par des habitants du monde entier pour préserver le lien social et l'environnement : c'est en partant de ce principe que Christophe Hutin, le commissaire du pavillon français à la 17e Exposition internationale d'architecture - Biennale de Venise, a fait le choix d'une "approche transversale" du métier d'architecte, avec pour objectif de mettre en lumière le rôle de ce dernier dans un monde moderne qui connaît de fortes mutations, particulièrement depuis le début de la crise sanitaire et économique du Covid. Le salon italien, qui se tiendra du 22 mai au 21 novembre 2021, aura pour thème "Comment vivrons-nous ensemble ?", tandis que le projet de Christophe Hutin s'articule autour des "Communautés à l'œuvre".
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Immersion visuelle et sonore du pavillon
Son intérêt ? Questionner la rencontre entre les compétences de l'architecte et l'expérience des habitants d'un lieu de vie, cela au travers d'une exposition qui présente "un voyage de l'esprit en architecture à travers l'étude de cinq cas précis sur différents continents : en Europe, Asie, Amérique et Afrique", indique le commissaire. Au bout du compte, le visiteur pourra porter "un regard optimiste sur le monde où les communautés habitantes agissent directement sur leurs cadres de vie, leur quotidien". L'idée est donc de témoigner de toutes les actions mises en œuvre par des communautés de citoyens de différents pays à travers le globe, que Christophe Hutin a parcouru pendant un an. Ces actions architecturales du quotidien représentent in fine une forme d'engagement en faveur du rapport avec les autres et avec l'environnement, conjuguant fraternité et écologie. "Notre démarche est fondée sur l'observation, visant à rendre à terme l'architecture beaucoup plus efficiente", insiste le commissaire. "Nous présentons des documentaires sur les communautés habitantes à l'œuvre dans la transformation de leurs environnements quotidiens, en France mais aussi à travers le monde : à Johannesburg, à Bordeaux, à Détroit, à Mérignac, à Hanoï… et d'autres cas encore qu'il faut repérer, trouver comme autant de pépites nous éclairant sur la capacité du monde à se réinventer."
"L'architecte a plus que jamais un rôle à jouer dans le monde de demain." -Erol Ok, président par intérim et directeur général de l'Institut français
Concrètement, la scénographie du pavillon française se voudra immersive, avec des images de films triptyques en mouvement, faisant référence à la peinture ainsi qu'au film "Napoléon" d'Abel Gance de 1927. Avec l'image centrale de chaque triptyque qui sera diffusée comme un travelling cinéma, les visiteurs seront ainsi plongés dans les études de cas présentées dans l'exposition et pourront parcourir les images illustrant la vie quotidienne ainsi que les processus de transformation des lieux présentés. Les films seront projetés "selon une technique de mapping vidéo qui utilise les particularités surfaciques du lieu", sachant que l'espace central du pavillon accueillera les évènements organisés. Une fresque représentant en taille réelle les habitants s'activant sur des chantiers collectifs sera également exposée.
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Économie circulaire pour la scénographie
Enfin, on notera que la scénographie de l'exposition française réutilisera les éléments du pavillon japonais de la précédente Biennale d'art, tandis que le mobiliser se composera des dispositifs d'adaptation aux "acqua alta", phénomène naturel de montée des eaux auquel est régulièrement confrontée Venise. Prolongement du pavillon physique, une plateforme digitale sera également mise en ligne le temps de la Biennale pour développer la réflexion portée par Christophe Hutin. Les internautes curieux pourront y trouver des vidéos complémentaires autour du vivre-ensemble, des extraits coupés au montage des films diffusés ou encore de courtes vidéos sur les temps forts du pavillon.