Après les caméras et les cartes d'accès, les propriétaires d'un immeuble du centre de Manhattan souhaitent ajouter aux mesures de sécurité la lecture des empreintes digitales de leurs locataires, qui crient leur opposition.
Les habitants du Manhattan Plaza, ensemble de 1.689 appartements près de Times Square, ont été informés en novembre de l'installation prochaine de lecteurs d'empreintes digitales à toutes les entrées du bâtiment à l'exception de l'entrée principale, gardée 24 heures sur 24. Si la mesure est mise en place, il s'agirait d'une première à New York, et sans doute aux Etats-Unis, pour un simple immeuble d'habitation.
"La police de New York et le FBI nous ont alerté sur la possible utilisation d'immeubles d'habitation par des terroristes", assure Bruce Harrisson, gérant de l'ensemble résidentiel. "Je ne dis pas que le terrorisme est la seule raison pour cette mesure, mais la police a demandé aux propriétaires de surveiller qui entre et sort des immeubles".
Dans les mois qui ont suivi la destruction du World Trade Center, le New York Police Department (NYPD) a effectivement demandé aux gérants d'immeubles de se tenir en alerte et de mieux surveiller les allées et venues de locataires, surtout quand ils insistent pour payer en liquide ou présentent des papiers d'identité douteux.
Le spectre d'Oussama ben Laden ou de terroristes islamistes infiltrés n'effraie pas Susan Johann, porte-parole de la "Coalition des locataires du Manhattan Plaza opposés aux empreintes digitales", nouvellement créée.
"Nous avons déjà un formidable système de sécurité pour un immeuble d'habitation", plaide-t-elle. "Il y a des caméras partout, dans le hall, les ascenseurs, aux abords. Notre photo avec le numéro de l'appartement apparaît sur un écran quand nous passons notre carte magnétique dans un lecteur. Alors les empreintes digitales, c'est vraiment trop. Et quoi encore: analyses de sang? d'ADN' Une puce électronique sous mon ongle?"
"Dans ce pays vous n'avez pas besoin de produire vos empreintes digitales pour obtenir un permis de port d'arme. Et voilà qu'on veut nous demander nos empreintes pour entrer chez nous! Où cela va-t-il s'arrêter?"
Un référendum officieux, auquel plus de la moitié des locataires a participé, a montré un taux d'opposition à la mesure de plus de 70%. Des rassemblements ont été organisés devant l'entrée, les manifestants brandissant des panneaux en forme d'empreintes géantes barrées d'une croix rouge.
"Cette controverse illustre le dilemme auquel nous sommes confrontés", commente Donna Lieberman, directrice du bureau new-yorkais de l'Union pour les libertés civiles (NYCLU). "Faire la différence entre les mesures nécessaires et qui amélioreraient effectivement notre sécurité et celles, comme celle-là, qui n'offrent que l'illusion de la sécurité mais représentent de grands risques pour nos libertés personnelles".
Le Manhattan Plaza est habité à environ 70% par des artistes liés aux arts du spectacle (Broadway est à deux pas). Les loyers, subventionnés par le gouvernement fédéral au titre du soutien à l'activité artistique, sont largement inférieurs à ceux du marché. Certains locataires soupçonnent donc la gérance de vouloir, sous couvert de précautions antiterroristes, faire en fait la chasse aux sous-locations illégales, pratique fort répandue à New York, tout spécialement dans le milieu du spectacle.
"La police de New York et le FBI nous ont alerté sur la possible utilisation d'immeubles d'habitation par des terroristes", assure Bruce Harrisson, gérant de l'ensemble résidentiel. "Je ne dis pas que le terrorisme est la seule raison pour cette mesure, mais la police a demandé aux propriétaires de surveiller qui entre et sort des immeubles".
Dans les mois qui ont suivi la destruction du World Trade Center, le New York Police Department (NYPD) a effectivement demandé aux gérants d'immeubles de se tenir en alerte et de mieux surveiller les allées et venues de locataires, surtout quand ils insistent pour payer en liquide ou présentent des papiers d'identité douteux.
Le spectre d'Oussama ben Laden ou de terroristes islamistes infiltrés n'effraie pas Susan Johann, porte-parole de la "Coalition des locataires du Manhattan Plaza opposés aux empreintes digitales", nouvellement créée.
"Nous avons déjà un formidable système de sécurité pour un immeuble d'habitation", plaide-t-elle. "Il y a des caméras partout, dans le hall, les ascenseurs, aux abords. Notre photo avec le numéro de l'appartement apparaît sur un écran quand nous passons notre carte magnétique dans un lecteur. Alors les empreintes digitales, c'est vraiment trop. Et quoi encore: analyses de sang? d'ADN' Une puce électronique sous mon ongle?"
"Dans ce pays vous n'avez pas besoin de produire vos empreintes digitales pour obtenir un permis de port d'arme. Et voilà qu'on veut nous demander nos empreintes pour entrer chez nous! Où cela va-t-il s'arrêter?"
Un référendum officieux, auquel plus de la moitié des locataires a participé, a montré un taux d'opposition à la mesure de plus de 70%. Des rassemblements ont été organisés devant l'entrée, les manifestants brandissant des panneaux en forme d'empreintes géantes barrées d'une croix rouge.
"Cette controverse illustre le dilemme auquel nous sommes confrontés", commente Donna Lieberman, directrice du bureau new-yorkais de l'Union pour les libertés civiles (NYCLU). "Faire la différence entre les mesures nécessaires et qui amélioreraient effectivement notre sécurité et celles, comme celle-là, qui n'offrent que l'illusion de la sécurité mais représentent de grands risques pour nos libertés personnelles".
Le Manhattan Plaza est habité à environ 70% par des artistes liés aux arts du spectacle (Broadway est à deux pas). Les loyers, subventionnés par le gouvernement fédéral au titre du soutien à l'activité artistique, sont largement inférieurs à ceux du marché. Certains locataires soupçonnent donc la gérance de vouloir, sous couvert de précautions antiterroristes, faire en fait la chasse aux sous-locations illégales, pratique fort répandue à New York, tout spécialement dans le milieu du spectacle.