La confiance des dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille intermédiaire (ETI) pour leur propre activité et l'économie française reste à son plus bas niveau depuis décembre 2010, s'alarme la Banque Palatine dans son dernier Observatoire. A retenir aussi : le crédit d'impôt peine à convaincre les patrons. Précisions.
Si la grande majorité des dirigeants interrogés (59%; -19% par rapport à mai 2012) sont encore confiants pour leur propre activité, il s'agit du plus faible niveau enregistré depuis le lancement de cette étude, souligne l'Observatoire de la performance des PME-ETI de la Banque Palatine. De plus, la part des chefs d'entreprises anticipant une baisse de leur chiffre d'affaires ne cesse d'augmenter depuis six mois pour atteindre les 25%, poursuit l'étude.
Seulement 16 % d'entre eux se disent optimistes
A contrario, 60% déclarent toutefois être en ligne avec les objectifs fixés en début d'année. Le constat est le même concernant leur opinion sur l'économie française, où seulement 16% des interrogés se disent optimistes.
Malgré un contexte économique "morose", 90% des dirigeants ont investi cette année, dont 65% dans l'innovation, la recherche et le développement, précise le baromètre. Des proportions qui devraient passer à respectivement 94% et 76% en 2013. Du côté des exportations, 46% des PME et ETI commercialisent à l'extérieur et 55% y songent pour l'an prochain, malgré des dispositifs jugés insuffisamment incitatifs par plus de la moitié des dirigeants (52%). "Dans une conjoncture qu'ils jugent de plus en plus compliquée, les dirigeants de PME-ETI se donnent les moyens pour faire face à la compétition française et internationale qu'ils vivent quotidiennement", estime le directeur général délégué d''OpinionWay', Charles-Henri d'Auvigny.
Le crédit d'impôt : la mesure peine à convaincre les patrons
Par ailleurs, les dirigeants de PME-ETI sont sceptiques sur les effets du crédit d'impôt compétitivité et emploi. 48 % pensent en effet qu'il pourrait contribuer à la performance des entreprises, précise le baromètre. Un taux à peine supérieur à celui de ceux qui doutent de cette mesure (44 %). Pour 49 % d'entre eux, il ne favorisera pas la compétitivité (46 % sont d'un avis contraire).
De plus, 54 % estiment qu'il n'aura pas d'effet sur la croissance (41 % pensent l'inverse). Pour deux tiers des dirigeants, le crédit d'impôt ne sera pas bénéfique pour les créations d'emplois alors que seuls 30 % pensent qu'elle y contribuera. Et neuf patrons sur dix auraient préféré une baisse des charges salariales à ce crédit d'impôt, conclut le baromètre.
*L'étude de l'Observatoire de la performance des PME-ETI de la Banque Palatine réalisé par l'institut 'OpinionWay' pour Challenges et iTélé a été réalisée du 26 novembre au 7 décembre 2012 auprès d'un échantillon représentatif de 303 dirigeants d'entreprises dont le chiffre d'affaires annuel est compris entre 15 et 500 millions d'euros.