SINISTRE. Au lendemain d'un incendie monumental, les premiers éléments de l'enquête s'orientent vers la "piste accidentelle", selon le procureur de la République Rémy Heitz qui annoncé des "investigations longues et complexes".
Dans un premier point sur l'enquête lancée hier pour le chef de "destruction involontaire par incendie", le procureur de la République Rémy Heitz a affirmé que "la piste accidentelle" était privilégiée, dans la mesure où "rien ne va dans le sens d'un acte volontaire".
Le 15 avril, en début de soirée, un immense brasier s'est emparé de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et emporté avec lui les deux tiers de la toiture et la mythique flèche de 96 mètres de haut qui s'est effondrée.
Pour les pompiers, le départ de feu provenait des combles de l'édifice religieux, qui subissait depuis l'été 2018 un vaste chantier de rénovation qui concernait notamment la flèche reconstruite par l'architecte Viollet-le-Duc au XIXe siècle.
Ce mardi, Rémy Heitz a indiqué que cinq entreprises œuvraient sur le chantier de réfection et que la police judiciaire a "débuté les auditions d'ouvriers et d'employés de ces entreprises, une quinzaine de personnes qui étaient présentes hier". Pour l'heure, les conditions de sécurité de la bâtisse ne sont pas pleinement assurées pour permettre l'entrée d'experts et d'enquêteurs.
Le procureur de la République a également précisé le déclenchement de l'alerte incendie, dont une première avait été notifiée à "18h20", suivi d'une procédure de levée de doute, "sans qu'aucun départ de feu n'ait été constaté". Une deuxième alerte, lancée à 18h43 a finalement permis de constater le début de l'incendie "au niveau de la charpente".
Une situation encore précaire
Ce matin, aux environs de 10 heures, les Pompiers de Paris ont affirmé que "la structure de la cathédrale est sauvée et les principales œuvres d'art ont été sauvegardées". Après la mobilisation de plus de 400 hommes, l'heure est désormais à la surveillance de la superstructure et à l'exfiltration des œuvres qui sont restées à l'intérieur de l'édifice religieux.
1/2 #Intervention #NotreDame : la structure de la cathédrale est sauvée et les principales œuvres d'art ont été sauvegardées, grâce à l'action combinée des différents services de l'État engagés à nos côtés. pic.twitter.com/0GJZKAdYdM
- Pompiers de Paris (@PompiersParis) 16 avril 2019
Car la "situation est encore précaire", a prévenu le ministre de la Culture Franck Riester ce matin sur les ondes de France Inter. Déroulant un premier état des lieux des dégâts constatés, le ministre a indiqué que la flèche avait entraîné dans sa chute une partie de la voute qui a laissé un trou béant. "La croisée du transepts s'est effondrée ainsi qu'une grande partie du transept nord", a-t-il également indiqué.
Lundi au soir, le parquet de Paris a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "destruction involontaire par incendie". Les pompiers avaient évoqué l'hypothèse d'un incendie accidentel prenant dans les combles, à l'issue d'un vaste chantier de rénovation entamé à l'été 2018. Les ouvriers qui y travaillaient ont été entendus par la police judiciaire.