DIAPORAMA - Le chantier de réhabilitation de la halle Pajol touche à sa fin : la toiture de cet ancien bâtiment industriel abrite désormais la plus grande centrale photovoltaïque de la capitale. En fonctionnement depuis le 26 mars dernier, les 3.500 m² de panneaux solaires produisent suffisamment d'électricité pour couvrir les besoins des équipements installés dans la halle. Reportage.
"Notre acharnement, depuis 12 ans, a été de faire de ce projet de la Halle Pajol, une réalité, dans un quartier souvent mal considéré", a déclaré le maire de Paris, Bertrand Delanoë, ce lundi 15 avril 2013, lors de l'inauguration de la centrale photovoltaïque qui recouvre la toiture de ce bâtiment industriel réhabilité. "La Halle Pajol est un projet dédié à l'avenir mais aimant le patrimoine. Il s'agit d'un édifice magnifique et on doit beaucoup à l'architecte Françoise-Hélène Jourda". Un projet d'avenir mais également un projet d'envergure, car la toiture à redans partiels ("sheds") s'y prêtait bien : "L'orientation du bâtiment nord-sud est un avantage pour implanter des capteurs en toiture", explique l'architecte. "La structure métallique existante a été débarrassée de ses tuiles et la charpente libérée pour accueillir la centrale photovoltaïque sur les pentes sud et des vitrages sur les pentes nord, apportant un maximum de luminosité au jardin semi-couvert en dessous".
Un projet ambitieux
Techniquement, c'est la société bretonne Armor Green qui a été chargée de la mise en place de la centrale photovoltaïque : 1.988 panneaux solaires ont été installés, d'une puissance cumulée de 465 kWc. Ils produiront annuellement - selon l'ensoleillement parfois capricieux - environ 410 MWh ce qui correspond à la consommation d'environ 200 personnes. De quoi couvrir les besoins plus réduits des équipements installés dans le bâtiment rénové : une auberge de jeunesse et une bibliothèque, qui ne seront donc pas occupés en permanence. La halle Pajol est donc désormais un bâtiment à énergie positive, l'électricité produite étant revendue à ERDF.
Un appel d'offres portant sur la construction de l'installation de la centrale de toiture, d'une puissance supérieure à 250 kW, avait été lancé par l'Etat au début de 2012. La Direction du patrimoine et de l'architecture de la Ville de Paris avaient candidaté au mois de février, obtenant un tarif d'achat de l'électricité de 15 centimes d'euros du kilowattheure, plus avantageux que celui en vigueur aujourd'hui (0,10 €/kWh). Le montant des travaux, 1,6 M€ HT, a été financé par la municipalité (55 %), la Semaest - société d'aménagement de l'est parisien - (35 %), et la région Île-de-France (10 %).
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Le solaire a de l'avenir à Paris
L'énergie solaire photovoltaïque poursuit donc son développement dans la capitale. Outre les 3.500 m² de la Halle Pajol, ce sont 2.800 m² de capteurs qui sont installés sur le stade Jean Bouin, portant à 11.700 m² la surface totale équipée par la Ville. Et de nombreux projets restent encore à réaliser : "Il faut rebondir avec encore plus d'ambition", annonce Bertrand Delanoë. "Deux écoles, dans le 11e et le 19e arrondissement seront équipées de panneaux solaires tandis que l'objectif pour les Batignolles a été revu à 40.000 m² de capteurs photovoltaïques !". D'autres emplacements seraient également envisagés, là où la municipalité dispose de la maîtrise des lieux, comme sur la toiture du Carreau du Temple, actuellement en chantier, ou sur les réservoirs de Paris comme celui de Montsouris.
Inauguration
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, l'adjointe à l'urbanisme, Anne Hidalgo, et l'architecte Françoise-Hélène Jourda, inaugurent la centrale photovoltaïque de toiture de la Halle Pajol. Le bâtiment réhabilité sera quant à lui bientôt terminé, sans doute au mois de mai ou juin 2013.
Toiture à redans
La toiture à "sheds", si caractéristique des bâtiments industriels, est idéale pour, à la fois implanter des panneaux solaires photovoltaïques sur les pans exposés au sud, et pour ménager la luminosité grâce aux vitrages des pans nord.
Dessous
Les dessous du projets : la toiture accueille des panneaux solaires sur la charpente entièrement débarrassée. En dessous, sur la moitié de la largeur de l'ancienne halle, des espaces commerciaux, une auberge de jeunesse et une bibliothèque s'étalent sur trois niveaux dans une structure en bois.
Charpente métallique
La Ville de Paris a souhaité préserver le patrimoine architectural industriel, qui était voué à la destruction au début des années 2000. La structure métallique a été conservée et supporte désormais la toiture photovoltaïque qui surplombe à la fois l'auberge de jeunesse et un futur jardin semi-couvert, qui se prolonge vers le nord, le long des voies SNCF de la Gare du Nord.
Bibliothèque
La bibliothèque, que l'on apperçoit ici, est posée sur des pilotis, afin de ménager un passage pour le jardin semi-couvert.
Réhabilitation de la ZAC Pajol
La rénovation de la halle Pajol s'inscrit dans le plan plus large de la réhabilitation de tout ce quartier du 18e arrondissement parisien. Le collège Aimé Césaire déjà terminé (depuis lequel est prise cette photo), le pôle entreprise visible en arrière plan, ou un IUT viennent compléter les opérations.
Panneaux photovoltaïques
Les 1.988 panneaux solaires recouvrent 3.500 m² de toiture pour produire plus d'électricité que n'en consommeront les équipements de confort (chauffage/refroidissement, éclairage, ascenseurs) de l'auberge de jeunesse et de la bibliothèque.
1.988 panneaux solaires photovoltaïques installés sur les pans sud des sheds soit 3.500 m² ;
465 kWc de puissance cumulée (puissance maximale délivrée par l'installation pour un ensoleillement standard de 1.000 W/m² à 25 °C) ;
410.000 kWh de production annuelle attendus ;
1,6 M€ HT d'investissement pour la seule centrale (hors réhabilitation de l'ensemble du bâtiment).