La plus importante exposition consacrée à l'architecte Jean Nouvel - qui en a conçu lui même la scénographie - ouvre ses portes jusqu'au 4 mars 2002 au Centre Georges Pompidou, à Paris. Véritable kaléidoscope high-tech de ses réalisations, cette exposition constitue un foisonnement impressionnant de ses projets, dont les plus récents sont peu connus du grand public.
Jean Nouvel est, en quelque sorte, un habitué du Centre Georges Pompidou où il dirigea, en 1988, la section architecture et design de l'exposition "Les années 50". Mais cette année, c'est par la grande porte que l'architecte revient dans ce temple du modernisme.
A 56 ans, la star française de l'architecture fait l'objet d'une importante mise en exposition de son oeuvre dans un foisonnement d'images, véritable kaléidoscope high-tech de ses réalisations.
Comme pour mieux asseoir ce parti-pris du "tout-image", Chantal Béret, commissaire de l'exposition, prévient: "N'attendez ni plans ni maquettes qui risquent d'être sources d'incompréhension sur l'échelle, la nature de la lumière ou des matériaux".
L'exposition du père de l'Institut du Monde Arabe (IMA) et du futur musée du Quai Branly à Paris "ne s'adresse pas aux initiés". Pas de volumes, donc, ni d'informations sur la genèse d'un projet. Seulement des films, des photos, des images de synthèse.
Le but est avant tout de susciter émotions et sensations chez le visiteur, plongé sur 1.100 m2, dans une semi-obscurité. "Cette exposition n'est ni rétrospective, ni exhaustive, ni scientifique. Elle se veut un chantier d'idées, une pluralité d'approches de l'architecte" indique-t-on du côté des organisateurs.
Cette exposition - qui sera présentée en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis et au Japon - s'articule autour de 5 grandes parties.
La première séquence, "l'essence de la matérialité", est une sorte d'atlas, une boîte d'images où l'espace est entièrement saturé de diapositives. Aux vues d'ensemble des projets présentées de manière statique se juxtaposent des vues de près (détails projetés) à la limite de l'identifiable.
La seconde séquence thématique montre 23 projets, retenus ou non, entièrement conçus sur ordinateur. Depuis le Centre de Culture et de Congrès de Lucerne, salué comme un des plus beaux bâtiments de Jean Nouvel, à la cité judiciaire de Nantes, en passant par la future Tour Aguas de Barcelone, recouverte de verre et arrondie à son sommet, ce qui lui vaut déjà quelques sobriquets.
Pour en finir avec l'image de l'architecte enfermé dans les concepts binaires du "verre et du noir", de "l'opacité à la transparence", les projets qui se succèdent sur les murs affichent des couleurs changeantes comme les caprices des saisons ou définitives, comme le mur rouge d'un kilomètre du pôle technologique de la firme Brembo, à Bergame (Italie).
Une autre étape, la plus spectaculaire, propose, avec le reportage photographique de Georges Fessy, la visite virtuelle de onze bâtiments emblématiques: l'IMA, les logements Nemausus à Nîmes, la reconversion d'un Gazomètre à Vienne (Autriche). Ce reportage dresse un constat de l'état actuel de ces sites, permettant au visiteur de circuler entre ces images impressionnantes quasiment projetées à l'échelle réelle et de se confronter à l'espace construit de l'architecte.
La question de la ville et des stratégies urbaines, essentielles pour Jean Nouvel - rappelons qu'il s'était érigé, il y a deux ans, en défenseur de la mémoire ouvrière de l'île Séguin à Boulogne-Billancourt -, intervient à travers deux projets parisiens: Seine-Rive Gauche (quartier Austerlitz-Salpêtrière) et le Stade de France, avec de courts films d'Alain Fleischer.
Enfin, le visiteur peut circuler dans une "reconstitution" de l'étude de l'architecte, où 18 moniteurs permettent de consulter ses archives depuis une vingtaine d'années, soit au total près de deux cents projets.
Jean-Philippe Defawe
30 ans de création
Jean Nouvel est né en 1945 à Fumel (Lot et Garonne). Sa première vocation est la peinture, mais il s'inscrit en 1964 à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, dont il est diplômé en 1972.
Il ouvre sa première agence avec François Seigneur en 1970 et dès 1971, il devient architecte de la Biennale de Paris. Il pratique d'ailleurs volontiers la scénographie comme pour l'exposition "Le Futur du travail" et "La Mobilité" à l'exposition 2000 de Hanovre.
Jean Nouvel a toujours affiché des prises de position militantes, voire polémiques quant aux problèmes et décisions concernant l'architecture et la ville.
Il est cofondateur du mouvement "Mars 1976" et du Syndicat de l'Architecture en 1977. Il est aujourd'hui président de l'Association pour la Mutation de l'Ile Seguin (AMIS).
Sa première réalisation marquante de ce qu'il appelle "une architecture critique" est la Maison Dick (Saint-André-les-Vergers, 1976). En 1981 il est lauréat du concours pour l'Institut du Monde Arabe. Ce sera un tournant décisif dans sa carrière.
Il a reçu cette année trois distinctions internationales : le Prix Borromini, la Médaille d'or du Royal Institute of British Architects, le Praemium Imperiale décerné à Tokyo.
A 56 ans, la star française de l'architecture fait l'objet d'une importante mise en exposition de son oeuvre dans un foisonnement d'images, véritable kaléidoscope high-tech de ses réalisations.
Comme pour mieux asseoir ce parti-pris du "tout-image", Chantal Béret, commissaire de l'exposition, prévient: "N'attendez ni plans ni maquettes qui risquent d'être sources d'incompréhension sur l'échelle, la nature de la lumière ou des matériaux".
L'exposition du père de l'Institut du Monde Arabe (IMA) et du futur musée du Quai Branly à Paris "ne s'adresse pas aux initiés". Pas de volumes, donc, ni d'informations sur la genèse d'un projet. Seulement des films, des photos, des images de synthèse.
Le but est avant tout de susciter émotions et sensations chez le visiteur, plongé sur 1.100 m2, dans une semi-obscurité. "Cette exposition n'est ni rétrospective, ni exhaustive, ni scientifique. Elle se veut un chantier d'idées, une pluralité d'approches de l'architecte" indique-t-on du côté des organisateurs.
Cette exposition - qui sera présentée en Italie, en Espagne, aux Etats-Unis et au Japon - s'articule autour de 5 grandes parties.
La première séquence, "l'essence de la matérialité", est une sorte d'atlas, une boîte d'images où l'espace est entièrement saturé de diapositives. Aux vues d'ensemble des projets présentées de manière statique se juxtaposent des vues de près (détails projetés) à la limite de l'identifiable.
La seconde séquence thématique montre 23 projets, retenus ou non, entièrement conçus sur ordinateur. Depuis le Centre de Culture et de Congrès de Lucerne, salué comme un des plus beaux bâtiments de Jean Nouvel, à la cité judiciaire de Nantes, en passant par la future Tour Aguas de Barcelone, recouverte de verre et arrondie à son sommet, ce qui lui vaut déjà quelques sobriquets.
Pour en finir avec l'image de l'architecte enfermé dans les concepts binaires du "verre et du noir", de "l'opacité à la transparence", les projets qui se succèdent sur les murs affichent des couleurs changeantes comme les caprices des saisons ou définitives, comme le mur rouge d'un kilomètre du pôle technologique de la firme Brembo, à Bergame (Italie).
Une autre étape, la plus spectaculaire, propose, avec le reportage photographique de Georges Fessy, la visite virtuelle de onze bâtiments emblématiques: l'IMA, les logements Nemausus à Nîmes, la reconversion d'un Gazomètre à Vienne (Autriche). Ce reportage dresse un constat de l'état actuel de ces sites, permettant au visiteur de circuler entre ces images impressionnantes quasiment projetées à l'échelle réelle et de se confronter à l'espace construit de l'architecte.
La question de la ville et des stratégies urbaines, essentielles pour Jean Nouvel - rappelons qu'il s'était érigé, il y a deux ans, en défenseur de la mémoire ouvrière de l'île Séguin à Boulogne-Billancourt -, intervient à travers deux projets parisiens: Seine-Rive Gauche (quartier Austerlitz-Salpêtrière) et le Stade de France, avec de courts films d'Alain Fleischer.
Enfin, le visiteur peut circuler dans une "reconstitution" de l'étude de l'architecte, où 18 moniteurs permettent de consulter ses archives depuis une vingtaine d'années, soit au total près de deux cents projets.
Jean-Philippe Defawe
30 ans de création
Jean Nouvel est né en 1945 à Fumel (Lot et Garonne). Sa première vocation est la peinture, mais il s'inscrit en 1964 à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, dont il est diplômé en 1972.
Il ouvre sa première agence avec François Seigneur en 1970 et dès 1971, il devient architecte de la Biennale de Paris. Il pratique d'ailleurs volontiers la scénographie comme pour l'exposition "Le Futur du travail" et "La Mobilité" à l'exposition 2000 de Hanovre.
Jean Nouvel a toujours affiché des prises de position militantes, voire polémiques quant aux problèmes et décisions concernant l'architecture et la ville.
Il est cofondateur du mouvement "Mars 1976" et du Syndicat de l'Architecture en 1977. Il est aujourd'hui président de l'Association pour la Mutation de l'Ile Seguin (AMIS).
Sa première réalisation marquante de ce qu'il appelle "une architecture critique" est la Maison Dick (Saint-André-les-Vergers, 1976). En 1981 il est lauréat du concours pour l'Institut du Monde Arabe. Ce sera un tournant décisif dans sa carrière.
Il a reçu cette année trois distinctions internationales : le Prix Borromini, la Médaille d'or du Royal Institute of British Architects, le Praemium Imperiale décerné à Tokyo.