INFRASTRUCTURES. Une réunion s'est tenue il y a quelques jours autour de la Solideo, afin de commencer à s'interroger sur les conséquences du confinement et d'un déconfinement progressif sur la livraison des ouvrages. Dans le même temps, Guy Drut, membre du Comité international olympique, en appelle à réinventer totalement les JO.

Quel impact pourrait avoir la crise sanitaire liée au covid19 dans la préparation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ? Difficile à mesurer pour le moment, mais les réflexions sont désormais lancées. Selon les informations de Batiactu, une réunion s'est déroulée il y a quelques jours autour de la Solideo (la Société de livraison des ouvrages olympiques).

 

L'objectif : commencer à s'interroger sur les conséquences du confinement et du déconfinement progressif sur la livraison des infrastructures nécessaires. Délais, coûts, difficultés, recherche de solutions… si aucune piste n'a encore concrètement été avancée, tous les sujets seront abordés dans les prochaines semaines.

 

Le report des JO de Tokyo coûtera 3Mds€ supplémentaires

 

Parallèlement, ce 26 avril, une tribune publiée sur le site de Franceinfo de Guy Drut, membre du Comité international olympique, a également commencé à soulever un certain nombre de questions. L'ancien champion olympique et ex-ministre des Sports de Jacques Chirac en appelle à "réinventer" les JO.

 

 

Alors que les jeux de Tokyo ont été décalés d'une année, il interroge : "la réponse à cette crise peut-elle se traduire par le seul report de dates, sans que le modèle, tant économique qu'organisationnel, des Jeux soit également profondément repensé ?" Assurément non, surtout au regard des frais supplémentaires qu'induit le report des JO de Tokyo à 2021 : "environ trois milliards de dollars", rappelle Guy Drut.

 

Paris 2024 "obsolète, dépassé, déconnecté de la réalité"

 

S'il estime la tenue des jeux nécessaire et utile, "ils ne pourront pas se tenir à n'importe quel prix, déconnectés de la réalité, en marge du monde". Or, pour lui, le projet Paris 2024 tel qu'imaginé initialement est désormais "obsolète, dépassé, déconnecté de la réalité", justement.

 

Et la première chose à faire, c'est de réévaluer le budget global des JO de Paris 2024, juge-t-il. Rappelons qu'il est estimé à environ 3,8Mds€ pour l'organisation, et 3Mds€ pour les constructions neuves. "Construire de nouveaux équipements pour une épreuve qui dure, elle, seulement trois ou quatre jours" coûte donc très cher, observe Guy Drut.

 

Un nouveau modèle "utile, sobre et responsable"

 

Aussi, il suggère que le nouveau modèle des Jeux pourrait, par exemple, permettre d'envisager de "mutualiser des sites sur plusieurs éditions des Jeux afin de réaliser des économies d'échelle". Ou encore de "sanctuariser certaines épreuves sur un seul et même site, quel que soit le pays organisateur", pour faciliter la réutilisation de sites existants. En d'autres termes, "garder l'unité de temps", mais faire varier "l'unité de lieu et d'action".

 

Afin d'explorer ces "nouvelles pistes, de penser utile, sobre et responsable", et imaginer le nouveau modèle que Guy Drut appelle de ses vœux, le CIO devrait réunir les comités d'organisation des prochains Jeux d'été et d'hiver - Tokyo, Pékin, Paris, Milan, Los Angeles - prochainement. L'ancien sportif en est certain : "les Jeux d'hier ne seront pas les Jeux de demain".

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