Après Madrid, Londres et New York et avant Moscou, Paris accueille cette semaine le Comité international olympique (CIO) qui doit tester sa candidature à l'organisation des jeux Olympiques et paralympiques de 2012.
Déjà présent dans les rues de la capitale, le projet de Paris 2012 s'affiche d'avantage ces jours-ci. Pas moins de 3500 affiches au format 4x3 sajoutent en effet aux messages de soutien à la candidature qui ornent déjà les rues et les commerces parisiens. Le CIO sera à Paris du 8 au 13 mars 2004. Il travaillera à son hôtel mercredi, vendredi et samedi. Jeudi 10, journée où sont prévues diverses manifestations pour défendre le temps de travail, les salaires et l'emploi, la Commission du CIO doit visiter les sites olympiques du nord et de l'ouest de Paris.
Le dossier de la candidature parisienne privilégie la compacité des sites et la fluidité des déplacements entre chacun d'eux, la plupart des lieux de compétition se trouveraient à dix minutes de transport du Village olympique. Le document de 646 pages (3 tomes), remis au CIO en novembre 2004, répond aux 194 questions posées par le Comité international olympique (CIO) portant sur 17 thèmes couvrant tous les aspects du projet, du sportif au culturel en passant par le financier et le juridique. Avant l'élection de la ville, prévue quatre mois le 6 juillet 2005 à Singapour, la commission doit vérifier sur le terrain la qualité et la crédibilité des projets. Elle préparera ensuite un rapport publié un mois avant l'élection. C'est notamment sur la base de ce rapport que les quelque 120 membres du Congrès du CIO fonderont leur choix.
Concernant la candidature de Paris, le concept repose sur deux «noyaux», au nord et au sud-ouest de la capitale, de part et d'autre du Village olympique prévu dans le nord-ouest. 17 des 31 sites seraient implantés dans ces deux zones. Deux, les alentours de la Tour Eiffel et le Palais omnisports de Paris-Bercy, sont au centre ville. Sept prévus en banlieue, à 45 minutes maximum de transport du Village. Les seules compétitions programmées en province seraient la voile et le football.
L'organisation des JO proprement dite devrait coûter 2,2 milliards d'euros, dont la moitié financée par le CIO, le reste provenant de la billetterie et des contrats commerciaux. Le financement des infrastructures est pour l'heure estimé à 4,5 milliards. Selon une étude du Boston Consulting Groupe (BCG), ces Jeux devraient rapporter 6 milliards d'euros avant 2012 et 35 milliards de retombées entre 2012 et 2019, créant 45.000 emplois pérennes en France.
JO à la grecque, un exemple à ne pas suivre
Si sur le papier, les JO seraient une bonne opération économique et sociale pour Paris, pour Athènes, la dernière ville ayant organisé les Jeux, le bilan est encore très mitigé. Prudence, donc.
6 mois après la cérémonie de clôture, les sites des Jeux olympiques d'août d'Athènes sont abandonnés, faute d'un plan d'utilisation commerciale post-olympique et d'une coordination entre gouvernement, autorités locales et sportives. Après avoir dépensé plus de 9 milliards d'euros au total pour le déroulement des Jeux, considérés comme les plus coûteux de l'histoire olympique, la Grèce peine à exploiter ces sites pour amortir les sommes colossales investies, voire même à les entretenir correctement. Le seul coût d'entretien des infrastructures sportives, pour lesquelles une somme de 1,6 milliard d'euros avait été dépensée, est estimé à 85 millions par an. Mais en raison de travaux bâclés dans l'urgence en raison des retards, certains sites souffrent déjà de dégradations et des travaux devraient être entrepris. Rares sont les sites qui ont été réutilisés et la tenue du congrès du Parti socialiste grec, le week-end dernier, dans la salle de taekwondo, en bord de mer, fait figure d'exception.
«Alors que le succès des Jeux a été finalement beaucoup plus important que prévu, l'absence d'un plan à long terme pour l'utilisation post-olympique des sites empêche actuellement leur exploitation», déplore Christos Hatziemmanouil, président de l'Immobilier olympique S.A., une société créée en 2002 pour gérer ces sites. Cette société «n'a réellement commencé à fonctionner qu'en mars 2004», juste après l'élection du nouveau gouvernement de droite et cinq mois avant le déroulement des Jeux, révèle M. Hatziemmanouil. En coordination avec le ministère de la Culture et des Sports et celui de l'Environnement, M. Hatziemmanouil doit d'abord éclaircir leur statut juridique afin de faciliter leur concession au secteur privé «pour une exploitation rentable». «L'adoption le plus tôt possible d'une loi sur l'exploitation de ces sites, doit ouvrir la voie pour le dépôt d'offres des investisseurs et réduire la bureaucratie, notamment les nombreuses autorisations prévues qu'il faut actuellement demander aux autorités locales», a souligné M. Hatziemmanouil lors d'une conférence organisée récemment par l'Université d'Athènes sur ce sujet.
L'ex-directeur de communication du Comité de l'organisation des Jeux (Athoc), Séraphim Kotrotsos, juge pourtant qu'une nouvelle loi «n'est pas indispensable» et que «le manque d'une stratégie, d'un plan de coordination entre les différents organismes est la principale raison pour les retards pris».
Prévue initialement pour être votée en décembre dernier, cette loi doit être déposée «prochainement», assurait à la mi-février la ministre adjointe au ministère de la Culture et des Sports, Fanny Palli-Pétralia. Selon ce projet les installations sportives ne pourront utilisés à des fins commerciales qu'à hauteur de 10%, relève la presse spécialisée. «Nous avons longtemps étudié l'exploitation des sites. A Sydney l'utilisation des sites avait commencé deux ans après la fin des JO 2000», soulignait Mme Palli-Pétralia.
Quant au stade olympique, le gouvernement prévoit son réaménagement pour permettre, en dehors d'activités sportives, l'organisation d'activités culturelles en mettant notamment en valeur la promenade et les monuments construits à l'occasion des Jeux par l'architecte Santiago Calatrava. Concernant les sites de Hellinikon (hockey, baseball, escrime, canoë-cayak...), d'Agios Kosmas (voile) ou du Phalère (taekwondo, ancien hippodrome) dans la banlieue sud au bord de la mer, les plans gouvernementaux sont au centre d'une controverse avec les autorités locales qui exigent plus «d'espaces verts». A ces querelles s'ajoutent la volonté du milieu sportif grec qui souhaite que les sites restent sous le contrôle des fédérations, ainsi que les revendications des entrepreneurs des ouvrages olympiques, qui selon le quotidien Kathimérini de dimanche, exigent de l'Etat une somme de 150 millions euros pour les travaux «de la dernière minute».
Le dossier de la candidature parisienne privilégie la compacité des sites et la fluidité des déplacements entre chacun d'eux, la plupart des lieux de compétition se trouveraient à dix minutes de transport du Village olympique. Le document de 646 pages (3 tomes), remis au CIO en novembre 2004, répond aux 194 questions posées par le Comité international olympique (CIO) portant sur 17 thèmes couvrant tous les aspects du projet, du sportif au culturel en passant par le financier et le juridique. Avant l'élection de la ville, prévue quatre mois le 6 juillet 2005 à Singapour, la commission doit vérifier sur le terrain la qualité et la crédibilité des projets. Elle préparera ensuite un rapport publié un mois avant l'élection. C'est notamment sur la base de ce rapport que les quelque 120 membres du Congrès du CIO fonderont leur choix.
Concernant la candidature de Paris, le concept repose sur deux «noyaux», au nord et au sud-ouest de la capitale, de part et d'autre du Village olympique prévu dans le nord-ouest. 17 des 31 sites seraient implantés dans ces deux zones. Deux, les alentours de la Tour Eiffel et le Palais omnisports de Paris-Bercy, sont au centre ville. Sept prévus en banlieue, à 45 minutes maximum de transport du Village. Les seules compétitions programmées en province seraient la voile et le football.
L'organisation des JO proprement dite devrait coûter 2,2 milliards d'euros, dont la moitié financée par le CIO, le reste provenant de la billetterie et des contrats commerciaux. Le financement des infrastructures est pour l'heure estimé à 4,5 milliards. Selon une étude du Boston Consulting Groupe (BCG), ces Jeux devraient rapporter 6 milliards d'euros avant 2012 et 35 milliards de retombées entre 2012 et 2019, créant 45.000 emplois pérennes en France.
JO à la grecque, un exemple à ne pas suivre
Si sur le papier, les JO seraient une bonne opération économique et sociale pour Paris, pour Athènes, la dernière ville ayant organisé les Jeux, le bilan est encore très mitigé. Prudence, donc.
6 mois après la cérémonie de clôture, les sites des Jeux olympiques d'août d'Athènes sont abandonnés, faute d'un plan d'utilisation commerciale post-olympique et d'une coordination entre gouvernement, autorités locales et sportives. Après avoir dépensé plus de 9 milliards d'euros au total pour le déroulement des Jeux, considérés comme les plus coûteux de l'histoire olympique, la Grèce peine à exploiter ces sites pour amortir les sommes colossales investies, voire même à les entretenir correctement. Le seul coût d'entretien des infrastructures sportives, pour lesquelles une somme de 1,6 milliard d'euros avait été dépensée, est estimé à 85 millions par an. Mais en raison de travaux bâclés dans l'urgence en raison des retards, certains sites souffrent déjà de dégradations et des travaux devraient être entrepris. Rares sont les sites qui ont été réutilisés et la tenue du congrès du Parti socialiste grec, le week-end dernier, dans la salle de taekwondo, en bord de mer, fait figure d'exception.
«Alors que le succès des Jeux a été finalement beaucoup plus important que prévu, l'absence d'un plan à long terme pour l'utilisation post-olympique des sites empêche actuellement leur exploitation», déplore Christos Hatziemmanouil, président de l'Immobilier olympique S.A., une société créée en 2002 pour gérer ces sites. Cette société «n'a réellement commencé à fonctionner qu'en mars 2004», juste après l'élection du nouveau gouvernement de droite et cinq mois avant le déroulement des Jeux, révèle M. Hatziemmanouil. En coordination avec le ministère de la Culture et des Sports et celui de l'Environnement, M. Hatziemmanouil doit d'abord éclaircir leur statut juridique afin de faciliter leur concession au secteur privé «pour une exploitation rentable». «L'adoption le plus tôt possible d'une loi sur l'exploitation de ces sites, doit ouvrir la voie pour le dépôt d'offres des investisseurs et réduire la bureaucratie, notamment les nombreuses autorisations prévues qu'il faut actuellement demander aux autorités locales», a souligné M. Hatziemmanouil lors d'une conférence organisée récemment par l'Université d'Athènes sur ce sujet.
L'ex-directeur de communication du Comité de l'organisation des Jeux (Athoc), Séraphim Kotrotsos, juge pourtant qu'une nouvelle loi «n'est pas indispensable» et que «le manque d'une stratégie, d'un plan de coordination entre les différents organismes est la principale raison pour les retards pris».
Prévue initialement pour être votée en décembre dernier, cette loi doit être déposée «prochainement», assurait à la mi-février la ministre adjointe au ministère de la Culture et des Sports, Fanny Palli-Pétralia. Selon ce projet les installations sportives ne pourront utilisés à des fins commerciales qu'à hauteur de 10%, relève la presse spécialisée. «Nous avons longtemps étudié l'exploitation des sites. A Sydney l'utilisation des sites avait commencé deux ans après la fin des JO 2000», soulignait Mme Palli-Pétralia.
Quant au stade olympique, le gouvernement prévoit son réaménagement pour permettre, en dehors d'activités sportives, l'organisation d'activités culturelles en mettant notamment en valeur la promenade et les monuments construits à l'occasion des Jeux par l'architecte Santiago Calatrava. Concernant les sites de Hellinikon (hockey, baseball, escrime, canoë-cayak...), d'Agios Kosmas (voile) ou du Phalère (taekwondo, ancien hippodrome) dans la banlieue sud au bord de la mer, les plans gouvernementaux sont au centre d'une controverse avec les autorités locales qui exigent plus «d'espaces verts». A ces querelles s'ajoutent la volonté du milieu sportif grec qui souhaite que les sites restent sous le contrôle des fédérations, ainsi que les revendications des entrepreneurs des ouvrages olympiques, qui selon le quotidien Kathimérini de dimanche, exigent de l'Etat une somme de 150 millions euros pour les travaux «de la dernière minute».