Avec un peu de retard sur les prévisions, le parc éolien français - pour l'heure uniquement terrestre - a franchi le cap des 10.000 MW raccordés. Les turbines alimentent désormais l'équivalent de 6 millions de foyers, soit plus que la population francilienne. Le SER espère que les derniers freins rencontrés au développement de la filière seront bientôt levés.

La France devait atteindre les 10.500 MW d'éolien terrestre à la fin de 2012. Avec près de trois ans de retard, c'est désormais chose faite. Le parc éolien français permet maintenant d'alimenter en électricité plus de 6 millions de foyers, soit plus que l'équivalent de la population de la région Île-de-France. "Ce retard est dû à l'existence de freins de plusieurs natures, dont bon nombre ont été levés", analyse le Syndicat des énergies renouvelables (SER). "En effet, ces trois dernières années, des mesures de simplification administrative et la sécurisation du tarif d'achat éolien ont permis un redéploiement marquant de la filière avec, depuis l'année dernière, une reprise du rythme annuel de croissance".

Confirmer la reprise des raccordements

Toutefois, le SER déplore que ce rythme reste bien en-deçà des 4.000 MW raccordés annuellement en Allemagne. "La levée des derniers freins techniques et réglementaires reste (…) une condition essentielle pour que se poursuive cette dynamique", avertissent Jean-Louis Bal, président du Syndicat, et Jean-Baptiste Sejourne, président de la Commission éolienne. Plusieurs ont été identifiés par les acteurs de la filière : ils saluent l'expérimentation du permis unique sur l'ensemble du territoire (alors que cette autorisation ne concernait initialement que sept régions) et recommandent de poursuivre plus avant les mesures de simplification. Selon eux, il faudrait dispenser "les parcs éoliens des formalités liées à l'urbanisme" ou définir "des procédures d'autorisation simplifiées pour le renouvellement des parcs existants" où des éoliennes plus performantes remplacent les plus anciennes.

 

Concernant l'acceptabilité des projets, le SER souhaite que les règles de balisage et de cohabitation avec les radars soient revues, tandis que pour la consolidation du cadre économique, il espère "un dispositif de rémunération du kWh sécurisé et adapté". Grâce à ces différentes mesures, la filière estime possible d'atteindre l'objectif fixé pour 2020 : 19 GW de puissance éolienne terrestre. Le rythme annuel devra s'établir à 2,25 GW/an sur toute la période… soit deux fois plus que la cadence actuelle. La transition énergétique est donc loin d'être achevée.

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