Malgré un cadre réglementaire porteur, la France pourrait peiner à atteindre son objectif de 25.000 mégawatts de puissance éolienne installée à l'horizon 2020, d'après une étude publiée par Xerfi. Explications.
La taille du parc éolien français a dépassé les 5.000 mégawatts en 2010. S'achemine-t-on pour autant vers les 25.000 MW de puissance éolienne installée à l'horizon 2020, comme le veut l'objectif fixé par le Grenelle de l'environnement ? Ce but sera difficile à atteindre, selon une étude publiée par le cabinet Xerfi sur l'évolution du marché de l'éolien en France.
Le cadre réglementaire est pourtant porteur, rappelle l'étude qui indique que «les capitaux affluent afin d'alimenter une activité nécessitant de très lourds investissements», sachant que chaque projet atteint «plusieurs dizaines de millions d'euros», allant même jusqu'au milliard pour les parcs offshore. Xerfi explique que les forts ratios d'endettement générés par ces projets sont compensés par «la très forte rentabilité dégagée par la profession», qui revend à l'Etat l'électricité produite par les fermes éoliennes pendant 15 ans. Ces perspectives ont donc attiré des acteurs variés tels que les majors de l'énergie, les bureaux d'études ou d'ingénierie qui développent des projets éoliens, les industriels spécialistes des turbines, les groupes bancaires ou encore les enseignes de la grande distribution, nouveaux sur le marché.
Mais cette situation pourrait basculer, analyse Xerfi. En effet, les professionnels de l'éolien devront compter avec la concurrence des autres énergies renouvelables (solaire et biomasse notamment), mais aussi celle des sources d'énergie historiques comme le gaz, «aujourd'hui aussi compétitif pour produire de l'électricité compte tenu des cours actuels». D'autant que les conditions d'implantations de fermes éoliennes ont été durcies en 2009 et 2010, rendant incertain le bon déroulement de certains projets, à l'image d'un programme récemment annulé au large de Noirmoutier. Dans ce contexte, et d'après le scénario envisagé par l'étude, 400 à 500 nouvelles éoliennes seront installées chaque année jusqu'en 2020, ce qui ne suffira donc pas à atteindre la puissance de 25.000 MW. Xerfi explique que «moins de 1.000 MW auront été connectées au réseau électrique en 2010», alors que 20.000 devraient encore l'être d'ici à 2020. Loin des 25.000 MW voulus pour 2020, l'étude prévoit que «le parc éolien français ne dépassera pas 15.000 MW à terme».