Idéalement situé sur la basse Corniche, à l'entrée Est de Nice, le Palais Maeterlinck est un joyau néoclassique d'inspiration florentine. Il vient d'être racheté pour 48 M€, payés rubis sur l'ongle, par un milliardaire tchèque qui compte en faire une résidence de luxe. Retour sur l'histoire rocambolesque de cette propriété de la Riviera.
C'est l'une des plus grosses transactions de l'année sur la Côte d'Azur. Le « Palais Maeterlinck », du nom du poète flamand (prix Nobel de littérature en 1911) qui fut un temps son propriétaire, vient d'être revendu pour 48 millions d'euros à Radovan Vitek, un milliardaire tchèque. Une opération réalisée cash, sans le moindre financement, une paille pour le fonds immobilier CPI dont le patrimoine est évalué à 1,7 milliard d'euros (immobilier résidentiel avec 12.600 appartements locatifs, 500.000 m² d'espaces commerciaux, 180.000 m² de bureaux, 17 hôtels). Un montant auquel il faudra rajouter celui des travaux, entre 15 et 20 millions d'euros, nécessaires à la rénovation des lieux inoccupés depuis 2008.
Il faut dire que l'histoire du Palais Maeterlinck est pleine de rebondissements. Domaine de 3,86 hectares, et 6.000 m² de surface habitable, avec une façade maritime de 600 mètres sur la Méditerranée, ce lieu est né en 1920, du rêve un peu fou d'un émigré russe blanc, le comte de Milléant. Il souhaitait tout simplement construire une destination touristique rivale de Monte-Carlo sous le nom de « Castellamare ». Mais le projet échoue, notamment à cause de l'ouverture sur la Promenade des Anglais, toute proche, du Palais de la Méditerranée en 1928. Racheté par Maurice Maeterlinck lors d'une vente aux enchères, le domaine est rebaptisé « Villa Orlamonde » et devient un centre mondain, lieu de nombreuses fêtes dans les années 1930. Pendant la 2e Guerre mondiale, la villa est abandonnée et pillée. De retour à l'Armistice, l'écrivain belge y décède en 1949, laissant à son épouse Renée Dahon le plaisir d'y résider. A sa mort en 1969, la villa est à nouveau laissée à l'abandon.