La Fédération du négoce de bois et des matériaux de construction (FNBM) s'insurge contre le projet de décret visant à octroyer au secteur de la vente au détail du bricolage une dérogation permanente pour ouvrir ses établissements le dimanche. Les négociants parlent de «distorsion de concurrence» et «d'essor du travail dissimulé». Explications.

Un projet de décret du ministre du Travail, Xavier Bertrand, a suscité la colère de la Fédération du négoce de bois et des matériaux de construction (FNBM). Celui-ci porte en effet sur l'intention d'inscrire les établissements de vente au détail du bricolage - soit les grandes surfaces de bricolage - sur la liste des secteurs pouvant déroger de droit au repos dominical en application de l'article L. 3132-12.

 

Menace sur le négoce
La FNBM, dans un communiqué, se dit « en opposition totale » à l'instauration d'une nouvelle « dérogation permanente » en faveur de ce secteur. Evoquant des « conséquences très préjudiciables » pour les entreprises du négoce de bois et matériaux de construction, elle rappelle que ses entreprises achètent, stockent et distribuent des produits pour la construction à destination des professionnels, mais aussi des particuliers « à hauteur de 25% de leur chiffre d'affaires ». Du coup, en ouvrant le dimanche, les GSB - qui attirent la même clientèle - se mettraient en « concurrence flagrante » avec les négoces qui, eux, restent fermés ce jour. « Constitué à 70% de TPE et PME, le réseau des entreprises de négoce des produits pour la construction serait pénalisé lourdement par une décision qui favorisera les groupes financiers constituant le tissu des grandes surfaces de bricolage et menacera le commerce de proximité auquel le négoce appartient », souligne la FNBM.

 

Bois
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En outre, la Fédération explique que cette mesure favoriserait « l'essor du travail dissimulé » puisque cela pourrait inciter artisans ou entrepreneurs à travailler le dimanche dans la mesure où l'approvisionnement en matériaux pourrait être effectué ce jour.

 

Manque de concertation
Enfin, c'est aussi l'absence de débat autour de cette question et la précipitation à agir vite que pointe du doigt la FNBM. En effet, le ministre du Travail a précisé que l'inscription des magasins de bricolage dans la liste des secteurs bénéficiant de dérogation se fera par décret en Conseil d'Etat, et qu'il souhaite agir avant la fin de la mandature.

 

La FNBM réclame donc « l'abandon pur et simple de ce projet », appelant à une vaste concertation, à laquelle elle souhaite être associée, si une autre initiative en la matière se présentait.

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