Autre élément-phare de la rénovation de l'Hôtel de la Marine : la création d'une verrière unique, financée par le mécénat des Fondations Velux, surplombant la cour de l'intendant, dans le prolongement de la cour d'honneur. C'est justement à cause de cette petite cour étroite et sinistre dans laquelle la lumière ne rentrait jamais que l'installation est censée jouer ici un rôle prépondérant, rôle que Christophe Bottineau compare à celui des cristaux sur les lustres : au-delà de l'aspect esthétique, leur fonctionnalité est aussi d'amplifier la lumière émise par les bougies.
Pour ce projet, la verrière a donc été posée entre le deuxième et le troisième étages, juste en-dessous de la corniche du XVIIIe siècle signée Ange-Jacques Gabriel, Premier architecte du roi. Grâce à une "dédensification progressive des losanges des extrémités de la verrière vers son oeil central", le visiteur se retrouve "en contact direct avec le ciel". Captée et réfléchie jusqu'au sol par la verrière, la lumière du soleil participe grandement et directement à la renaissance de l'Hôtel de la Marine.
300 mètres carrés de puits de lumière
Imaginée par l'architecte Hugh Dutton, la verrière de 300 mètres carrés a représenté un coût de 2,5 millions d'euros, supporté à hauteur de 800.000 euros par Velux. Ses travaux d'aménagement se sont étalés sur cinq mois, réquisitionnant 35 tonnes de charpente métallique, 16 tonnes de vitrage simple extra-clair avec couche réfléchissante, 11 tonnes de lamelles vitrées et 8 tonnes d'habillage réfléchissant.
"Le projet repose sur une véritable stratégie lumineuse consistant en la suppression de matériaux réfléchissants", détaille Hugh Dutton. "Nos objectifs ont été de retrouver les proportions originelles de la cour de l'intendant en masquant les étages ajoutés au cours du XIXe siècle, et d'apporter une lumière zénithale douce aux visiteurs dans un espace auparavant très sombre." Simplement fixée par des pointes, la verrière sera facilement démontable si besoin.