HABITATIONS. Dans les territoires ultramarins, l'État s'est engagé à construire et réhabiliter de nombreux logements sociaux l'an passé. Tour d'horizon des départements et régions concernés.
8.100, c'est le nombre de logements sociaux qui ont été construits ou réhabilités en 2020 dans les territoires d'outre-mer. Le plan logement outre-mer du gouvernement, dont la mise en œuvre a débuté quinze mois plus tôt, a débloqué un budget de 215 millions d'euros. Cet engagement a servi à soutenir les filières BTP locales et l'économie de ces départements et régions.
"L'importance du soutien financier de l'État a permis d'accroître substantiellement la production de logement social en outre-mer", a déclaré la ministre déléguée au logement, Emmanuelle Wargon, dans un communiqué rendu public le 22 mars. "Qu'il s'agisse des spécificités démographiques ultramarines, de la plus grande fragilité des populations ou de l'impact de l'insularité sur les coûts de construction, nos territoires ultramarins ont besoin d'un accompagnement 'sur-mesure' et adapté à chaque territoire."
De nouveaux centres d'hébergement
"Près de 250 millions d'euros sont mis à disposition des territoires en 2021 car il faut faire plus encore pour répondre aux besoins de nos concitoyens", a ajouté Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, dans ce même communiqué. De ces ressources supplémentaires, 20 millions d'euros serviront à permettre la rénovation de logements sociaux et à créer des centres d'hébergement.
Parmi ces territoires, La Réunion a vu la construction ou la réhabilitation de 3.300 logements sociaux en 2020, pour une enveloppe totale de 65 millions d'euros. 800 logements ont été rénovés l'an dernier, contre 140 en 2019. 420 logements insalubres ont également été réhabilités, grâce à un financement de 12 millions d'euros. Pour certaines habitations, le recyclage des matériaux a été utilisé, permettant une réduction des coûts de production.
Du côté du continent américain, 1.400 logements ont été financés en 2020 en Guyane, à hauteur de 54,2 millions d'euros. 200 logements ont été réhabilités en 2020, bien plus qu'en 2019 où seulement une vingtaine de logements avaient bénéficié d'un projet d'amélioration de l'habitat. À Cayenne, 48 logements ont été détruits pour contribuer à la construction d'un quartier neuf, avec 38 logements en R+2, une maison de quartier, un complexe sportif couvert et deux terrains sportifs de proximité. Au-delà de ces engagements, l'établissement public foncier Efpag a récemment annoncé souhaiter qu'au moins 7.000 logements neufs voient le jour à l'horizon 2026.
Redynamiser les centres-villes
Plus au nord, en Guadeloupe, un financement de 22 millions d'euros a servi à la construction et réhabilitation de près de 1.450 logements. Porté par l'établissement public foncier de Guadeloupe (EPF), un organisme foncier solidaire a également été créé pour permettre de modérer la pression sur les loyers. En outre, huit communes de l'île participent aux programmes nationaux Petites villes de demains et Action cœur de ville (ACV), un grand plan d'investissement public destiné à la redynamisation des centres-villes.
En Martinique, de mêmes efforts ont été menés, tout en sécurisant 1.700 logements sociaux avec des mesures de confortement parasismique. 39 millions d'euros ont été accordés pour ce projet. Dans le cadre du nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU) de la ville de Fort-de-France, un projet d'amélioration de l'habitat, de renouvellement et de restructuration immobilière a été engagé. Aussi, la ville du Lamentin a décidé d'élargir son centre-ville pour le rendre plus attractif, grâce au programme ACV.
Des habitants encore privés d'électricité
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250 logements ont été financés à hauteur de 37,8 millions d'euros dans le département de Mayotte, situé sur l'océan indien. L'État œuvre à résorber les bidonvilles et à structurer l'habitat "afin de retrouver un ordre public". Plus de 590 bangas (habitats informels illégalement installés sur des terrains privés ou publics) ont ainsi été démolis en 2020. De nombreux citoyens de l'île sont en difficulté. Le taux de pauvreté monétaire au seuil national est cinq fois plus élevé à Mayotte qu'en France métropolitaine, selon une étude de l'Insee de juillet 2020. Plus de 8 habitants sur 10 vivaient sous le seuil de pauvreté en 2019. Dans le département, 4 logements sur 10 sont en tôle et donc considérés comme fragiles, selon un autre recensement de l'Insee daté de 2017. Parmi ces foyers, 21% n'ont pas d'électricité et 56% n'ont pas accès à l'eau courante dans leur logement.
Ce plan logement s'inscrit dans la volonté du gouvernement de construire plus de logements sociaux. 250.000 habitations vont être produites en 2021 et 2022, a promis Emmanuelle Wargon, en début d'année. Une annonce actée par un protocole signé le 19 mars. A cela, Action Logement consacrera 1,17 milliards d'euros.