Le façadier Ouest Alu achève la tour Adria à la Défense. La filiale du groupe vendéen Briand a mis en oeuvre pour ce projet le principe de " voile percé " doublée d'une façade semi-rideau respirante et ventilée
Sur les 25.000m² de la surface totale de la façade de la nouvelle tour, 10.000m² sont couverts de vitrage, le reste étant recouvert de granit noir. Ce premier aspect du chantier ne doit pas masquer son originalité plus complexe : ce chantier est en fait deux chantiers. En effet, le principe d'enveloppe adopté est presque indépendant de l'élévation de la tour en elle-même. Dans un premier temps, le maître d'ouvrage (Sari-Nexity) a fait monter les parois de béton, puis les a fait recouvrir d'une jupe de verre et de granit noir. Autrement dit, la façade composait un chantier quasiment indépendant.
Une chambre respirante en partie vision
" Ce système de " voile percée " doublé d'une seconde peau, explique André Liébot, directeur d'Ouest Alu, diminue fortement les contraintes thermiques extérieures ". Autre avantage : l'isolation par l'extérieur n'empiète pas sur l'espace intérieur. Qui plus est, pour un moindre coût. Au niveau des fenêtres, cet espace situé entre la façade " intérieur " et la façade " extérieur ", celui que l'on voit depuis le trottoir, crée un matelas d'air. Ce dernier assure l'isolation en utilisant les excellents capacités thermiques de l'air. " Cet air sous pression atmosphérique, précise J. Chassot de BET Codibat, empêche la formation de courant d'air qu'il soit chaud ou froid. Mais, pour éviter que la cavité n'entre en dépression ou en surpression en fonction des changements de température, l'espace est aéré. Grâce à un système de ventilation doté de filtres à haute performance intégrés à des MTA et associés à un système de filtrage haut débit, selon le taux de CO2, la condensation sur les vitrages intérieurs est évitée ". Ainsi, c'est la façade intérieure, imperméable à l'air, qui reprend les charges de pression et dépression pendant que la façade extérieur reprend les efforts aux vents.
Double vitrage respirant en désenfumage
La double peau filant toute hauteur devant le bâtiment remplit une double fonction : habillage de l'isolation extérieure et décoration de la façade. Par contre, ce mode de construction induit de nouvelles contraintes. Pour les trappes de désenfumage (la partie intérieure étant dissociée de la partie extérieure), il a fallu inventer un nouveau type d'ouvrage. Ici, la façade extérieure devient réellement la façade fonctionnelle. Les deux parois se trouvent réunies en une seule dans un double vitrage respirant. A l'extérieur, la modénature est continue, seul l'intérieur se trouve modifié par la pose de telle baie. A cet endroit, les stores ne se retrouvent plus à l'intérieur de la cavité respirante. On retombe sur un mode de pose traditionnel. On perd l'avantage induit par ce genre de technique qui est l'absence de dépôt de poussière sur les lames. En allège, par contre, le système de double peau est simplement ventilé. C'est-à-dire qu'il assure un passage d'air continu entre le verre sérigraphié extérieur et l'isolant fixé sur le gros-oeuvre. Dans ce cas, l'utilisation des soufflets n'est plus nécessaire puisque l'étanchéité à l'air n'est pas nécessaire.
Une Atex pour IGH
Ce type de façade respirante est considéré encore comme non traditionnel. Il a donc fallu faire une attestation technique exceptionnel (Atex). Une expertise qualité reconnue par la SCTB a été effectuée, donnant un avis favorable sur l'essai de détermination de la perméabilité à l'air, de l'étanchéité à l'eau et de la résistance au vent, sur l'essai d'appréciation du risque de condensation sur la face du vitrage extérieur ou sur la face des profilés aluminium, et ceci lors de variation brutale de la température extérieure. L'immeuble, dans son ensemble, est de type IGH W2 pour la sécurité incendie ; une visite de conformité feu effectuée par le CSTB est nécessaire. Mais le système de voile percée est une bonne alternative au contrainte feu, bien plus que pour un immeuble construit en charpente. En effet, le béton des allèges assure une bonne barrière à la propagation du feu. En somme, ce type de segmentation de chantier, entre paroi technique et paroi d'habillage apporte un bon rendement économique. En effet, il concilie les avantages d'une construction traditionnelle avec l'esthétique prestigieuse d'une façade-rideau propre à l'architecture de siège social. Traitée de façon monolithique, avec ses dominantes verticales, la Tour Adria forment avec sa sœur jumelle qui lui fait face, la tour Egée, les tours d'entrée de la Défense depuis Courbevoie. Ainsi, d'un chantier double, la tour Adria est devenu une architecture double pour le regard. Et ces deux bâtiments montrent assez combien les façades en jupe ventilée respirant sont porteur d'avenir, quand la norme RT 2000 doit laisser sa place à la norme RT 2005.
E.V. A.S.
Paroi ventilée contre paroi respirante
Distinguer la ventilation de la respiration n'est pas une simple querelle verbale. Techniquement parlant, les deux dispositions offrent des comportements relativement différents. La ventilation repose sur un mouvement d'air à l'intérieur d'une cavité. Cela permet d'évacuer la vapeur d'eau et les eaux de condensations dues aux phénomènes de point de rosée. Cela évite à l'isolant (ici, laine de verre) de se gorger d'eau et d'annihiler les effets protecteur ainsi que la migration par capillarité dans la paroi béton. Une cavité respirante, par contre, a une toute autre fonction. Elle permet de maintenir un coussin d'air en deux parois sans toutefois les déformer par les variations atmosphériques. Ce volume d'air peut ainsi jouer le rôle d'isolant puisqu'il n'y a pas de courant d'air. Par contre, l'inconvénient de cette couche d'air réside dans la possibilité de condensation. Il faut donc effectuer des essais sur échantillons pour évaluer l'étendue et la durée de ce phénomène.
Une chambre respirante en partie vision
" Ce système de " voile percée " doublé d'une seconde peau, explique André Liébot, directeur d'Ouest Alu, diminue fortement les contraintes thermiques extérieures ". Autre avantage : l'isolation par l'extérieur n'empiète pas sur l'espace intérieur. Qui plus est, pour un moindre coût. Au niveau des fenêtres, cet espace situé entre la façade " intérieur " et la façade " extérieur ", celui que l'on voit depuis le trottoir, crée un matelas d'air. Ce dernier assure l'isolation en utilisant les excellents capacités thermiques de l'air. " Cet air sous pression atmosphérique, précise J. Chassot de BET Codibat, empêche la formation de courant d'air qu'il soit chaud ou froid. Mais, pour éviter que la cavité n'entre en dépression ou en surpression en fonction des changements de température, l'espace est aéré. Grâce à un système de ventilation doté de filtres à haute performance intégrés à des MTA et associés à un système de filtrage haut débit, selon le taux de CO2, la condensation sur les vitrages intérieurs est évitée ". Ainsi, c'est la façade intérieure, imperméable à l'air, qui reprend les charges de pression et dépression pendant que la façade extérieur reprend les efforts aux vents.
Double vitrage respirant en désenfumage
La double peau filant toute hauteur devant le bâtiment remplit une double fonction : habillage de l'isolation extérieure et décoration de la façade. Par contre, ce mode de construction induit de nouvelles contraintes. Pour les trappes de désenfumage (la partie intérieure étant dissociée de la partie extérieure), il a fallu inventer un nouveau type d'ouvrage. Ici, la façade extérieure devient réellement la façade fonctionnelle. Les deux parois se trouvent réunies en une seule dans un double vitrage respirant. A l'extérieur, la modénature est continue, seul l'intérieur se trouve modifié par la pose de telle baie. A cet endroit, les stores ne se retrouvent plus à l'intérieur de la cavité respirante. On retombe sur un mode de pose traditionnel. On perd l'avantage induit par ce genre de technique qui est l'absence de dépôt de poussière sur les lames. En allège, par contre, le système de double peau est simplement ventilé. C'est-à-dire qu'il assure un passage d'air continu entre le verre sérigraphié extérieur et l'isolant fixé sur le gros-oeuvre. Dans ce cas, l'utilisation des soufflets n'est plus nécessaire puisque l'étanchéité à l'air n'est pas nécessaire.
Une Atex pour IGH
Ce type de façade respirante est considéré encore comme non traditionnel. Il a donc fallu faire une attestation technique exceptionnel (Atex). Une expertise qualité reconnue par la SCTB a été effectuée, donnant un avis favorable sur l'essai de détermination de la perméabilité à l'air, de l'étanchéité à l'eau et de la résistance au vent, sur l'essai d'appréciation du risque de condensation sur la face du vitrage extérieur ou sur la face des profilés aluminium, et ceci lors de variation brutale de la température extérieure. L'immeuble, dans son ensemble, est de type IGH W2 pour la sécurité incendie ; une visite de conformité feu effectuée par le CSTB est nécessaire. Mais le système de voile percée est une bonne alternative au contrainte feu, bien plus que pour un immeuble construit en charpente. En effet, le béton des allèges assure une bonne barrière à la propagation du feu. En somme, ce type de segmentation de chantier, entre paroi technique et paroi d'habillage apporte un bon rendement économique. En effet, il concilie les avantages d'une construction traditionnelle avec l'esthétique prestigieuse d'une façade-rideau propre à l'architecture de siège social. Traitée de façon monolithique, avec ses dominantes verticales, la Tour Adria forment avec sa sœur jumelle qui lui fait face, la tour Egée, les tours d'entrée de la Défense depuis Courbevoie. Ainsi, d'un chantier double, la tour Adria est devenu une architecture double pour le regard. Et ces deux bâtiments montrent assez combien les façades en jupe ventilée respirant sont porteur d'avenir, quand la norme RT 2000 doit laisser sa place à la norme RT 2005.
E.V. A.S.
Paroi ventilée contre paroi respirante
Distinguer la ventilation de la respiration n'est pas une simple querelle verbale. Techniquement parlant, les deux dispositions offrent des comportements relativement différents. La ventilation repose sur un mouvement d'air à l'intérieur d'une cavité. Cela permet d'évacuer la vapeur d'eau et les eaux de condensations dues aux phénomènes de point de rosée. Cela évite à l'isolant (ici, laine de verre) de se gorger d'eau et d'annihiler les effets protecteur ainsi que la migration par capillarité dans la paroi béton. Une cavité respirante, par contre, a une toute autre fonction. Elle permet de maintenir un coussin d'air en deux parois sans toutefois les déformer par les variations atmosphériques. Ce volume d'air peut ainsi jouer le rôle d'isolant puisqu'il n'y a pas de courant d'air. Par contre, l'inconvénient de cette couche d'air réside dans la possibilité de condensation. Il faut donc effectuer des essais sur échantillons pour évaluer l'étendue et la durée de ce phénomène.
