La société de fabrication et d’entretien d’ascenseurs Otis a été reconnue coupable d’homicide involontaire sur un technicien décédé en 1997 en réparant un ascenseur. L’appareil était vétuste et pas assez sécurisé au moment de l’intervention.

Près de dix ans jours après la mort de l’un de ses techniciens, l’ascensoriste Otis a été reconnu coupable lundi d’homicide volontaire. La société devra payer 30.000 euros d’amende et verser à la famille ainsi qu’au syndicat des métallurgistes CGT 92 quelque 31.000 euros de dommages et intérêts et frais de procédure, solidairement avec le directeur régional de l’époque François-Xavier Luneau. Ce dernier, qui ne travaille plus pour la société, a écopé de 5.000 euros d’amende dont 3.000 avec sursis.

Le 19 décembre 1997, le technicien Robert Richard, 47 ans, était mort en intervenant sur un ascenseur dans un immeuble d’habitation à Neuilly-sur-Seine (92). Le tribunal de grande instance de Nanterre a estimé qu’Otis était responsable d’insuffisance des visites de sécurité, insuffisance ou absence de contremaîtres sur les chantiers et approvisionnement en matériel défaillant.

En cause, un modèle d’ascenseur datant de 1939 «particulièrement vétuste», qui n’aurait pas été suffisamment sécurisé lors de l’intervention du technicien décédé et de son collègue. Le système dit de parachute, qui doit empêcher une chute brutale de l’appareil, ne s’était donc pas déclenché car une pièce manquait. Les deux techniciens n’avaient pas noté l’absence de cette pièce à cause d’un défaut d’entretien. En outre, une seconde sécurité visant à tenir la cabine par de gros câbles n’avait pas été installée. La société et son ancien directeur général avaient affirmé que les outils nécessaires se trouvaient sur place mais que les deux employés ne s’en étaient pas servis. L’avocate des parties civiles disait au contraire que ces outils n’étaient pas à disposition des techniciens au moment de l’accident.

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