Oscar Niemeyer, célèbre "bâtisseur" de la ville de Brasilia, s'est éteint mercredi soir à l'âge de 104 ans. Il restera pour la profession une figure emblématique, un "amoureux" des courbes et de la fluidité. En France, son œuvre majeure est le siège du Parti communiste dans le 19ème arrondissement de Paris.

Oscar Niemeyer est décédé à 104 ans. Passionné d'architecture, il aura pratiqué son art jusqu'à sa mort.

 

Figure emblématique de l'architecture du 20ème siècle, il est l'auteur de près de 600 projets architecturaux dans le monde entier en plus de 70 ans de carrière. Ses constructions se distinguent par des lignes courbes, "un hommage au corps de la femme brésilienne", selon ses propres termes. Et pour cela, une seule matière l'inspirait : le béton. Il déclarait à ce sujet : "Quand je dessine, seul le béton me permettra de maîtriser une courbe d'une portée aussi ample".

 

Bâtisseur de Brasilia
C'est en 1960 que la notoriété de l'architecte est devenue mondiale en tant que concepteur des principaux équipements publics de Brasilia, dont la cathédrale, le Congrès national, les ministères... On le nomme d'ailleurs "le bâtisseur" de Brasilia. Il a également conçu le siège des Nations unies à New York (avec entre autres Le Corbusier).

 

En France, il a réalisé plusieurs projets dont le siège du parti
Siège parti communiste
siège du Parti communiste © CG- batiactu
communiste, place du Colonel Fabien dans le 19ème arrondissement de Paris mais également le siège du journal L'Humanité à Saint-Denis. L'architecte était d'ailleurs proche du parti communiste. On peut également citer, parmi ses autres oeuvres, la Maison de la Culture du Havre (théâtre, salle de cinéma, auditorium, hall d'exposition, salle polyvalente), baptisée également le Volcan. Lors de son exil en France, en raison de l'arrivée au pouvoir de la dictature militaire au Brésil, il dessinera des meubles.

 

Oscar Niemeyer, qui avait obtenu le prix Pritzker en 1988, fourmillait d'idées. Sa dernière grande œuvre : le centre culturel d'Aviles dans le nord de l'Espagne qu'il a lui-même inauguré en avril 2011.

 

Hommage
François Hollande, Président de la République : "Avec Oscar Niemeyer, c'est à la fois un architecte dont l'œuvre aura traversé le XXe siècle qui disparaît et un homme engagé dont les convictions ont toujours été mises au service de son talent. Il a eu la chance de concevoir une ville qui est la fierté du Brésil. Jusqu'au bout, il a construit des bâtiments dans le monde entier. Il avait avec la France une relation privilégiée non seulement parce qu'il y construisit plusieurs édifices dont la modernité et l'originalité frappent les visiteurs mais aussi parce qu'il y résida en exil lorsque la dictature régnait dans son pays".

 

Elizabeth de Portzamparc (née au Brésil) : "Niemeyer était un "génie" (…) Dans ma petite enfance, mon père nous emmenait, ma soeur et moi, voir le nouveau quartier de Pampulha, à Belo Horizonte, réalisé par Oscar Niemeyer au début des années 1940. Il nous faisait aussi visiter Brasilia. C'était magique". Elle a indiqué que la vocation de son mari Christian de Portzamparc (prix Pritzker 1994) s'était éveillée à la lecture de magazines sur l'inauguration de Brasilia. "On peut dire qu'il y a presque une filiation, un hommage à l'architecture brésilienne" dans son travail.

 

Jean Nouvel (Prix Pritzker 2008) : "Si on veut faire une comparaison avec la peinture, on peut dire que Le Corbusier a été le Picasso et Oscar Niemeyer le Matisse" de l'architecture. L'architecte a souligné à l'AFP que lorsqu'il était étudiant, "Niemeyer était l'un des maîtres absolus du moment. (…)Niemeyer partait d'un geste le plus simple, d'un dessin élémentaire qui devenait par le changement d'échelle quelque chose d'inimaginable".

Retrouvez en pages suivantes un article rédigé à l'occasion du cinquantenaire de Brasilia en avril 2010.

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