EMPLOI. Dans le cadre d'une réunion de l'OIT, des représentants de gouvernements, d'employeurs et de salariés se sont accordés sur une liste de mesures à destination de l'industrie des matériaux de construction. Le but : concilier la croissance économique du secteur avec la transition écologique et la justice sociale.

L'industrie des matériaux de construction pourrait faire mieux pour concilier croissance économique, transition écologique et justice sociale. C'est le constat auquel sont parvenus des représentants de gouvernements, d'employeurs et de salariés rassemblés début octobre à Genève, dans le cadre d'une réunion de l'Organisation internationale du travail (OIT).

 

 

D'après l'organisation, cet évènement est le premier du genre à avoir réuni "un groupe d'experts de haut niveau" issus du Programme des Nations-Unies pour l'environnement (PNUE, de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l'Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (Onudi).

 

"Carrefour critique"

 

"L'industrie des matériaux de construction est une pierre angulaire de l'économie mondiale et se trouve aujourd'hui à un carrefour critique, confrontée à des changements technologiques rapides et à son importante empreinte carbone", a expliqué pour l'occasion Frank Hagemann, directeur du département des politiques sectorielles de l'OIT et secrétaire général de la réunion.

 

Selon lui, "ces conclusions et recommandations aideront grandement l'industrie à répondre aux exigences d'une économie à faibles émissions de carbone et d'un travail décent, tout en continuant à répondre aux besoins croissants en matière de logements et d'infrastructures".

 

Concrètement, l'OIT demande aux industriels de la construction de soutenir les TPME de la filière, notamment pour les aider à participer elles aussi à la transition écologique du secteur. En outre, elle plaide pour que les maladies professionnelles, particulièrement celles causées par "les nouveaux matériaux de construction", soient davantage surveillées, et que les services d'inspection du travail soient renforcés.

 

Féminisation et apprentissage

 

L'égalité des chances ainsi que l'égalité entre les hommes et les femmes sont également jugées comme "essentielles" pour les spécialistes. De même, améliorer la collecte de données et la réalisation d'études sur la main-d'oeuvre spécifique à la filière permettrait d'élaborer des stratégies plus pertinentes.

 

 

Sans surprise, le groupe de travail préconise aussi de miser sur le développement des compétences et de l'apprentissage "tout au long de la vie" afin de disposer d'une main-d'oeuvre qualifiée en permanence. À noter : l'OIT appelle à ne pas détricoter les systèmes de protection sociale, qu'elle juge "essentiels pour renforcer la résilience de tous les travailleurs et de toutes les entreprises, et faciliter une transition juste".

 

Les représentants des trois parties se sont par ailleurs entendus sur des salaires minimums à appliquer dans l'industrie. Entre autres recommandations, on trouve aussi le conditionnement des marchés publics au respect du droit du travail, du dialogue social et de la protection des travailleurs.

actionclactionfp