L'Andra mène des opérations de décontamination sur d'anciens sites industriels pollués par des matières radioactives. Une quarantaine de sites ont été recensés en France, dont la plupart sont réhabilités ou en cours de réhabilitation. Afin d'aller encore plus loin, le plan « Diagnostic radium » a été lancé pour les zones à plus faible risque. En tout, 134 sites ont été répertoriés, dont 84 en Île-de-France.

L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a pour mission de répertorier et de décontaminer les zones radioactives. Selon une étude publiée récemment, 43 sites pollués ont été recensés en France, pour la plupart réhabilités ou en passe de l'être. Ils sont en majorité présents en Île-de-France, dans l'Est et le Sud-Est du pays et concernent d'anciennes usines ou d'anciens laboratoires. Depuis 2009, une nouvelle opération a été lancée : « Diagnostic radium », dédiée plus spécifiquement à ce radionucléide historique. Découvert par Marie Curie en 1898, il a été employé pendant 60 ans dans une multitude d'activités humaines : recherche et traitements médicaux (contre le cancer), fabrication horlogère pour ses propriétés radio-luminescentes, fabrication de paratonnerres, de produits cosmétiques, de fontaines à eau ou de laine… Autant de sites industriels et d'artisanat - à faible risque - potentiellement souillés.

 

Andra sites pollués
Andra sites pollués © Andra - infographie ArtPresse
En tout, 134 sites ont été identifiés par l'Andra, dont 84 en Île-de-France, le berceau de la recherche nucléaire française : 58 à Paris (dans 18 arrondissements différents), 18 dans les Hauts-de-Seine, 4 en Seine-Saint-Denis et 4 dans le Val-de-Marne. L'opération a été placée sous l'autorité du préfet de la région, tandis que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est en charge du pilotage opérationnel et de la coordination des acteurs de terrain. Parmi les sites ayant fait l'objet d'investigations, on retrouve par exemple un immeuble d'habitations dans le 3e arrondissement parisien, comprenant des appartements, des locaux commerciaux et des parties communes ; une friche industrielle en phase de démolition à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et son annexe occupée par un immeuble ; un pavillon au Perreux (Val-de-Marne) ou encore une maison cossue du centre de Chaville (Hauts-de-Seine). Cette dernière est en cours de décontamination.

 

80 tonnes de déchets pour quelques milligrammes de radium
Il s'agit d'une ancienne fabrique de cadrans d'aviation qui a été transformée en habitation. Le sous-sol servait autrefois à stocker les bidons de peinture tandis que les laboratoires étaient installés au premier étage. L'opération engagée, gratuite pour les occupants, est particulièrement lourde : cloisons abattues, parquets du 1er étage retirés… Près de 80 tonnes de gravats et de déchets pour récupérer quelques milligrammes de radium. Et la facture est salée : 260.000 €. Pourtant, pour la santé, les risques encourus par les occupants étaient négligeables : la quantité de radiations (~1 mSv/an) est moins importante que celle reçue lors d'une simple radiographie ou de deux aller-retour Paris-New York en avion. Mais le principe de précaution s'appliquant désormais partout, il a été jugé que toute dose inutile devait être évitée.

 

En quelques mois, 23 des 134 sites « douteux » ont été diagnostiqués par l'Andra et neuf ont nécessité des interventions. Suite aux opérations de réhabilitation, menées en concertation avec les occupants des lieux et qui font l'objet d'un suivi personnalisé, un contrôle final est effectué afin de s'assurer de l'absence totale de traces de radium. Un certificat garantissant les résultats est alors remis à chaque personne concernée. Le projet « Diagnostic radium » se déroule pour l'instant conformément au calendrier annoncé.

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