Alors que le premier tirage au sort pour l'attribution de 15 nouveaux offices a commencé le 7 décembre, le Conseil supérieur du Notariat dénonce un "capharnaüm" qui nécessite de suspendre cette procédure "instamment". Le Garde des Sceaux a répondu aux inquiétudes via un communiqué.
La "confusion et l'incompréhension la plus totale tant auprès des notaires que des jeunes diplômés" : voilà les conséquences, d'après le Conseil supérieur du notariat (CSN), du premier tirage au sort effectué par les services de la Chancellerie pour l'attribution de 15 nouveaux offices. Ce qui aboutit selon eux à rien de moins qu'un "capharnaüm" ! Et qui confirme leurs craintes, eux qui restent vent debout contre cette nouvelle procédure, mise en place par la Loi Macron qu'ils n'ont eu de cesse de combattre. Le CSN demande donc "instamment" au gouvernement de "suspendre les opérations de tirage au sort qui ne sont pas dignes de la délégation de l'autorité publique" et de revenir sur cette méthode d'attribution "mauvaise", en réservant "aux seuls primo-installants la possibilité de créer un office" et en "départager les candidats par un concours organisé par la Chancellerie fondé sur le mérite", et non par tirage au sort.
"(…) Le notariat, en raison de la délégation qui lui est accordée par l'Etat est d'abord une fonction avant d'être un métier. La nomination à cette fonction ne saurait donc dépendre d'une tombola", communiqué du Conseil supérieur du notariat, ce lundi 12 décembre.
Le décret spécifiant les modalités de candidatures a été publié une semaine avant le début du tirage au sort. Ce dernier a permis l'ouverture de la procédure aux sociétés civiles professionnelles (SCP) de notaires existantes et la possibilité pour elle de "détenir plusieurs offices". Ce qui revient pour le CSN à joindre "le désordre à l'injustice". L'association LIDN, qui défend la liberté d'installation des diplômés notaires, parlait déjà de "sabotage" le 8 décembre dernier, alors que "quelque 6.000 candidatures [avaient été] enregistrées", selon le président du CSN Didier Coiffard, dont "environ la moitié" pouvaient avoir été émises par des notaires déjà en place.
1002 offices à pourvoir
Rappelons qu'après avoir déposé leur candidature horodatée sur internet avant le 16 novembre, les professionnels désireux d'ouvrir l'un des 1.002 nouveaux offices à créer dès l'an prochain, voient leur nom inscrit sur un bout de papier, tiré au sort par un magistrat, en présence d'un représentant du CSN. Un tirage au sort organisé par le ministère de la Justice, qui devrait s'achever pour cette première phase, d'ici la fin de la semaine.
Face à la polémique, le Garde des Sceaux a répondu aux inquiétudes par un communiqué ce mardi 13 décembre. "Soucieux de dissiper certaines inquiétudes, nées notamment de la circulation de chiffres non vérifiés", il apporte ainsi plusieurs précisions sur la procédure mise en œuvre.
Le ministre déclare ainsi que "Dans les 24 heures qui ont suivi l'ouverture des candidatures, le 16 novembre 2016, près de 30.000 demandes ont été enregistrées. Ce nombre est largement supérieur au nombre de candidats (7500), dans la mesure où beaucoup d'entre eux ont fait plusieurs demandes". Par ailleurs, "L'instruction des candidatures aura lieu dans les 247 zones d'installation libre dans l'ordre déterminé par tirage au sort, puisque dans chacune des zones, le nombre de candidatures dépasse le nombre d'offices à créer."Précisions sur les modalités du tirage au sort