A la pointe de la presqu'île lyonnaise, baptisée Confluence, le long du quai Rambaud, est en train de sortir de terre le tout nouveau bâtiment à structure acier signé du cabinet d'Odile Decq. Dans le plus pur style industriel, l'oeuvre sera toutefois très moderne, caractérisée par sa transparence et ses volumétries originales. Découverte.

« Nous voulions revenir sur la presqu'île de Lyon », a réaffirmé Olivier Ginon, Président de GL Events, société spécialisée dans l'événementiel, lors de la présentation de ses futurs quartiers le long du quai Rambaud, non loin du futur siège d'Euronews et de la Sucrière, dans un bâtiment atypique signé Odile Decq. Dans cette partie de Lyon en total renouveau, GL Events a pris conscience du rôle sociétal des entreprises et entend « faire bouger la ville » à travers ce prisme d'un bâtiment à forte identité. Aussi a-t-elle fait appel à « la plus punk des architectes », selon les mots repris par Olivier Ginon, qui « derrière ce look gothique cache une douceur, une intelligence et surtout une main de fer ».

 

Une main de fer pour un bâtiment à structure acier, rien de plus facile pour Odile Decq, qui a fait de cette conception architecturale une de ses spécialités. « J'ai choisi ce site car je voulais travailler d'une part, en relation avec le pont roulant, d'autre part avec le pont métallique qui est derrière le site, car tous ces éléments de structure métallique m'attirent », explique l'architecte. « Malgré cette implantation rectangulaire et cette volumétrie qu'on m'imposait au départ, je pouvais m'en tirer pour faire quelque chose de différent », poursuit-elle.

 

Un porte-à-faux de 28 m
Le choix d'un parallélépipède scindé en deux masses, l'une transparente, l'autre sombre, au bord du fleuve reprend l'idée des transports tournés vers le fleuve. « Ce faisant, on va fabriquer un premier auvent sur le quai, qui permettra, au cours des promenades, de sentir quelque chose au-dessus de sa tête avant de continuer plus bas sous le pont à l'extrémité de l'île vers le parc. Nous avons vraiment voulu créer une sorte de progression ». Pour cela, Odile Decq a imaginé un bâtiment avec un porte-à-faux d'une portée de 28 m, qui vient en effet couvrir une partie du quai. Pas question pour autant de boucher la vue et la perspective sur l'île, au contraire, la porteuse du projet a sollicité les talents de l'artiste italien Felice Varini, qui a introduit une œuvre d'art sur les façades du bâtiment. « Je te donne mes façades, transforme-les »,lui a-t-elle d'emblée demandé. Il lui a donc proposé que l'œuvre d'art restitue le site sur lequel est implanté le bâtiment, et qui cache le paysage. « Pour bien montrer qu'il s'agit d'un transfert, je vais le faire en noir et blanc », lui a-t-il suggéré. Au final, l'œuvre de l'Italien se trouvera installée dans le verre feuilleté de la peau extérieure de la façade et sera imprimée de façon permanente sur le bâtiment. « D'une certaine façon, le bâtiment disparait au profit du paysage qui est restitué », souligne Odile Decq.

 

Une œuvre d'art tout en transparence
Le bâtiment, porté par trois piles métalliques, ne se trouve pas complètement à angle droit avec le quai, une volonté de l'architecte qui a opté pour un angle de 86°. Ces piles très puissantes, placées au cœur de l'atrium, vont ainsi porter en partie haute tout le dernier étage constitué de deux grandes poutres croisées qui se rejoignent sur la pile la plus en avant sur le quai et qui formeront le fameux porte-à-faux de 28 m de long. A ces poutres en croix seront attachées des poutres périmétriques auxquelles seront suspendues des tirants qui tiendront les planchers des étages du bâtiment. « En tournant le volume principal à 86°, nous avons aussi tourné l'atrium qui vient déborder sur le quai. La sous-face, à cet endroit, sera composée d'une verrière à travers laquelle on pourra voir », note l'architecte.
Le parti pris d'Odile Decq est donc bien la transparence, qui sera le maître mot de cette réalisation. Dans les étages, aucune cloison opaque, tout sera ouvert, tant dans l'open space que dans les quelques bureaux individuels fermés. « Le verre est ma deuxième passion, après l'acier », s'amuse l'architecte.

 

Fiche technique
Maîtrise d'ouvrage : SCI Polygone Confluent
Architecte : Odile Decq Benoît Cornette (ODBC)
BET Structures: Batiserf
Charpente métallique: Renaudat Centre Constructions (mandataire lot clos-couvert) et SMB

 

La structure métallique :
1.600 tonnes d'acier
4.000 heures d'études
40.000 heures de fabrication
4.000 heures de soudage
14.000 m2 de surface traitée en peinture intumescente
Hauteur du bâtiment : 27 m
Longueur du porte-à-faux : 28 m
Livraison : fin 2012

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Une structure métallique imposante

Pavillon 8
Pavillon 8 © Odile Decq
Trois piles métalliques de forte puissance soutiendront le bâtiment imaginé par Odile Decq. Elles forment les appuis principaux de la méga structure du niveau R+4.

Une intégration réussie dans son environnement

Pavillon 8
Pavillon 8 © Odile Decq
« J'ai choisi ce site car je voulais travailler d'une part, en relation avec le pont roulant, d'autre part avec le pont métallique qui est derrière le site, car tous ces éléments de structure métallique m'attirent », explique l'architecte.

Pile en béton

Pavillon 8
Pavillon 8 © CL-Batiactu
Une seule pile béton réunit les équipements sanitaires et tout le système technique.

1.600 tonnes d'acier

Pavillon 8
Pavillon 8 © CL-Batiactu
Aux deux grosses poutres en croix seront attachées des poutres périmétriques auxquelles seront suspendues des tirants qui tiendront les planchers des étages du bâtiment.

Noyau central

Pavillon 8
Pavillon 8 © Odile Decq
C'est sur ce noyau central que reposent les poutres principales qui forment la structure du bâtiment.

Métal et verre

Pavillon 8
Pavillon 8 © Odile Decq
Le bâtiment sera un énorme bloc transparent situé à l'extrémité de la presqu'île de la Confluence.

Un porte-à-faux de 28 m de long

Pavillon 8
Pavillon 8 © Odile Decq
« En tournant le volume principal à 86°, nous avons aussi tourné l'atrium qui vient déborder sur le quai. La sous-face, à cet endroit, sera composée d'une verrière à travers laquelle on pourra voir », note l'architecte.
On peut également distinguer l'oeuvre d'art imprimée sur la façade, créée par l'artiste italien Felice Varini.

Oeuvre de Felice Varini

Pavillon 8
Pavillon 8 © Odile Decq
L'artiste italien Felice Varini a proposé qu'une œuvre d'art restitue le site sur lequel est implanté le bâtiment, et qui cache le paysage.
On peut ainsi voir, en noir et blanc, l'extrémité de la presqu'île.

Bureaux entièrement transparents

Pavillon 8
Pavillon 8 © Odile Decq
C'est le parti pris qu'a choisi Odile Decq, et aussi la volonté de GL Events, futur propriétaire des lieux.
Les plates-formes de bureaux seront totalement transparentes, tant au niveau des open space que pour les bureaux fermés. Il pourra éventuellement y avoir des rideaux...

Confort des usagers

Pavillon 8
Pavillon 8 © Odile Decq
Des luminaires spécifiques ont été développés pour ce bâtiment, qui semblent flotter au-dessus des espaces de travail. Ils traitent de l'acoustique - puisque les faux plafonds ont été bannis en raison des contraintes des réglementations thermiques - et intègrent les systèmes de câblage.

Bureaux

Pavillon 8
Pavillon 8 © Odile Decq

Coupe du bâtiment

Pavillon 8
Pavillon 8 © Odile Decq

Odile Decq

Pavillon 8
Pavillon 8 © CL-Batiactu
Odile Decq est souvent qualifiée comme étant "la plus punk des architectes". Une marque de fabrique en quelque sorte...