Sur fond de crise profonde du secteur du BTP en Allemagne, le deuxième groupe de construction allemand Bilfinger Berger a annoncé jeudi une chute de son bénéfice net en 2004.

Le bénéfice net de Bilfinger Berger est tombé à 50 millions d'euros l'an dernier, contre 126 millions d'euros en 2003. Ce résultat est en ligne avec l'objectif, revu en baisse cet été, que s'était fixé le groupe. Le bénéfice d'exploitation (EBITA) a aussi reculé à 80 millions d'euros, contre 101 millions d'euros l'année précédente, précise le groupe dans un communiqué. Le chiffre d'affaires a atteint 6,11 milliards euros sur la période, en hausse de 9%. Les résultats ont été plombés par des charges exceptionnelles liées à des retards pris par la construction d'un pont aux Etats-Unis, souligne Bilfinger Berger.

Le groupe se montre toutefois confiant: il souhaite verser un dividende au titre de 2004 en «nette hausse» par rapport aux 0,65 euros par action (hors

bonus) de l'année précédente. Bonus compris, les actionnaires du groupe avaient en réalité touché 1,30 euro. Bilfinger Berger attend pour l'exercice en cours une «nette progression» au niveau du résultat d'exploitation comme du résultat net. Pour ce faire, il devra surtout compter sur ses chantiers à l'étranger, dont la part dans son chiffre d'affaires ne cesse de croître (65% en 2004, contre 56% en 2003), ainsi que sur ses activités en plein développement de prestation de services. Au contraire, Bilfinger Berger compte toujours moins de chantiers en Allemagne (21% du c.a. 2004), où le secteur de la construction est en crise depuis une dizaine d'années.

Le numéro un du secteur, Hochtief, a également opté pour la diversification et l'internationalisation à marche forcée, ce qui lui a permis d'enregistrer en 2004 un bénéfice avant impôts de 187 millions d'euros, en hausse de 17%. Le numéro quatre allemand, Walter Bau, vient au contraire de payer très cher sa dépendance au marché domestique, où il réalise près des deux tiers de son chiffre d'affaires. Le groupe a déposé le bilan et va être partiellement repris par l'autrichien Strabag, une opération qui ne lève que partiellement les incertitudes sur l'avenir des 9.000 salariés du groupe. En 10 ans, le BTP allemand a déjà perdu près de la moitié de ses emplois et devrait en perdre encore quelque 32.000 cette année, après déjà 47.000 en 2004, selon la fédération patronale HDB. Sur l'ensemble de l'année dernière, les investissements dans la construction ont reculé de 2,5%.



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