Le processus annoncé de reconstruction de la Nouvelle-Orléans serait trop rapide, selon l’Association américaine des urbanistes, qui prône une réflexion approfondie, et notamment une restauration des zones marécageuses.

«Les choses vont très, très vite, peut-être trop vite», a déclaré lundi Grover Mouton, directeur du Centre d'urbanisme régional de Tulane (Louisiane, sud). Car s’il est naturel de vouloir reconstruire rapidement après un désastre, «ces décisions doivent être prises d'une façon compétente et réfléchie», a quant à lui ajouté Paul Farmer, directeur-général de l'Association américaine des urbanistes, basée à Washington.

Selon David Siegel, président de l'association, le plan de reconstruction élaboré par les législateurs devra comporter un projet de renforcement des digues, de restauration des zones marécageuses et d'identification des dangers environnementaux ainsi que les solutions proposées.
«Nous devons penser grand, au-delà du seul système de digues», a de son côté ajouté Jim Schwab, chercheur pour le compte de l'association.
Ce dernier faisait référence à un plan baptisé Côte 2050, conçu en 1998 pour répondre à la raréfaction des zones de marais qui protègent les côtes le long du golfe du Mexique. En effet, la Louisiane perd 65 à 91 kilomètres carrés chaque année de zone humide côtière. Ce plan demandait un investissement de quelque 14 milliards de dollars.
Par ailleurs, Grover Mouton s'inquiète d'une restauration rapide «à la Disneyland» d'une ville qui avait gardé un caractère authentique unique aux Etats-Unis. Selon lui, il faut impliquer les évacués dans le processus de reconstruction et leur offrir des choix en organisant des réunions et des consultations.

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