Mise en couples plus tardives, unions plus fragiles, vieillissement de la population... pour l'Insee, tous ces phénomènes tendent à accroître les besoins en logement.

Une population qui vieillit implique davantage de ménages, puisque les ménages de personnes âgées comprennent moins de personnes que la moyenne: cette évolution va accroître les besoins de logements, avertit l'Insee dans une étude parue mercredi. A ce phénomène s'ajoutent des mises en couples plus tardives, des unions plus fragiles et des remises en couples moins fréquente après une rupture précise l'institut.

C'est ainsi que si la forte hausse du nombre de ménages des années 90 se poursuit, le nombre de ménages augmentera de 228.000 par an en moyenne jusqu'en 2010.
Et comme un ménage signifie un logement, il faudra, pour satisfaire la demande, construire 320.000 logements d'ici 2004 et 290.000 de 2005 à 2009, a calculé l'Insee. Un rythme plus soutenu que les 304.000 par an construits de 1990 à 1999.

Par définition, un ménage est un ensemble de personne partageant la même résidence principale, sans forcément avoir un lien de parenté. Donc, quand la taille des ménages diminue, le nombre de ménages augmente plus vite que la population.

Cette baisse de la taille de ménage n'est pas nouveau. Ainsi, depuis 1975, le ménage moyen a perdu une demi-personne, passant de 2,88 à 2,40 en 1999, et le nombre de ménages a crû de 1,2% par an contre +0,4% pour la population.

L'essentiel de cette hausse provient des ménages de personnes âgées, souvent composés d'une seule personne. Mais l'évolution des familles vient accentuer ce phénomène : les couples, mariés ou non, sont moins durables ; les divorcés ou séparés restent plus longtemps seuls après la rupture ; les jeunes quittent leur famille à un âge moyen guère plus élevé qu'autrefois (23 ans) mais vivent alors plus souvent seuls.
En 1982, 57% des hommes de 25 ans vivaient en couple contre 37% en 1999, et chez les femmes cette proportion a chuté de 72% à 55%. Comme les femmes travaillent plus, la vie en couple a moins la cote, une tendance qui devrait se poursuivre.

D'autres pays occidentaux comptent déjà une proportion de personnes seules et de séparations plus fortes qu'en France. En Suède, 54% des ménages sont des personnes seules (en 2000) contre 31% en France en 1999, ce qui se traduit par une proportion de la population vivant seule de 12,6%. Et l'Insee projette pour 2020 un taux de 17% de la population vivant seul.

Au niveau de la structure du logement, ce phénomène se traduit assez curieusement par une augmentation du nombre de pièce du logement avec l'âge de ses occupants. Le nombre moyen de pièces par personne est ainsi passé de 1,33 en 1982 à 1,58 en 1999.
Pour 2010, l'Insee prévoit que les résidences principales comporteront en moyenne 3,93 pièces contre 3,79 au dernier recensement.


A noter que le dernier numéro de Constructif, la revue de prospective de la FFB disponible sur le site www.constructif.fr, est consacrée aux "seniors : quels enjeux ?".

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