PROJET. Selon une information du JDD, confirmée par l'AFP, le groupe Vivendi abandonne son programme de campus numérique sur l'Ile Seguin, pour des problèmes "internes de gouvernance".

L'Ile Seguin serait-elle maudite ? Alors que la municipalité était enfin parvenue à faire accepter un projet d'aménagement aux associations, le JDD annonce l'abandon du projet de campus porté par Vivendi, le groupe de Vincent Bolloré.

 

Le projet incluant des entreprises, un jardin public et des équipements sportifs tombe à l'eau, pour motif de "soucis internes de gouvernance au sein du groupe Bolloré", a confié une source proche à l'AFP.

 

Le maire LR de Boulogne-Billancourt, Pierre-Christophe Baguet a par ailleurs confirmé à l'agence de presse le remboursement de 70 millions d'euros d'avance versé par le groupe, et des tractations auprès d'investisseurs souhaitant s'établir sur l'Île Seguin.

 

Ce morceau de ville flottant sur la Seine, niché entre les communes de Sèvres et de Boulogne-Billancourt n'en est pas à son premier revers. En 2000, le milliardaire François Pinault avait dévoilé ses ambitions pour l'Île Seguin où il comptait installer sa collection d'art contemporain. Il avait fini par abandonner son projet en 2004, sous le coup des premiers recours.

 

L'homme d'affaires suisse Yves Bouvier lui emboîtera le pas, avec un projet de "ville artistique" dessinée par Jean Nouvel. Embourbé dans un procès pour faits d'escroquerie, il transmettra ce projet au groupe immobilier Emerige, qui décide de partir d'une page blanche, et d'un nouvel architecte.

 

Vivendi devait revoir sa copie

 

En 15 ans, l'Île Seguin a été émaillée de contentieux entre la commune boulonnaise et des associations de riverains et pour la défense de l'environnement. Après une année de médiation juridictionnelle, les deux parties avaient fini par s'entendre sur un projet d'aménagement en novembre 2018.

 

Ce protocole d'accord prévoit la création d'un jardin public de 15.000 m², le dégagement des "vues sur et depuis les coteaux de Meudon", ou encore l'interdiction de construire des immeubles de grande hauteur, à l'exception d'un "bâtiment unique dont l'implantation et l'architecture devront limiter l'impact visuel".

 

Cette dernière injonction visait plus particulièrement le groupe Vivendi dont le campus devait être installé dans la partie centrale de l'Île Seguin, non loin de la Seine musicale. "Il appartient désormais à Vivendi de retravailler son projet afin de le rendre compatible avec l'accord, mais c'est une compatibilité à la marge car il ne s'agit que de hauteur, de percées et d'aménagement urbain", avait déclaré en novembre dernier Gauthier Mougin, maire-adjoint en charge de l'aménagement urbain contacté par Batiactu.

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