L'hypothèse d'une remise en cause du projet d'extension du complexe de tennis Roland-Garros pourrait se préciser. Le rapporteur public auprès du tribunal administratif de Paris, Katia Weidenfeld, a de nouveau conclu lundi 11 février à l'annulation de la convention d'occupation du domaine public entre la Ville de Paris et la Fédération française de Tennis (FFT), que contestent trois associations. Le jugement est attendu d'ici à une quinzaine de jours.

La Ville de Paris aurait préféré éviter ce nouvel obstacle. Le projet d'extension du complexe de tennis de Roland-Garros dans le 16ème arrondissement de Paris voulu par Bertrand Delanoë pour éviter une délocalisation du tournoi en région Ile-de-France est de nouveau menacé.

 

Maintes fois attaqué par trois associations de riverains, (deux locales et une environnementale) qui contestent principalement la construction d'un court de 4.950 places dans les serres botaniques d'Auteuil, le projet pourrait être totalement stoppé par la justice.

La décision de justice attendue d'ici à une quinzaine de jours

En effet, dans ses conclusions, le rapporteur public auprès du tribunal administratif de Paris a demandé, lundi 11 février, l'annulation de la convention d'occupation du domaine public, validée par le conseil de Paris en juillet 2011. La décision de justice est ainsi attendue, d'ici à une quinzaine de jours.

 

Les motifs invoqués ? L'information insuffisante des conseillers de Paris, la sous-évaluation de la redevance due par la Fédération française de tennis (FFT) et, argument majeur des associations et des écologistes, le non respect du caractère classé du site, protégé au titre des Monuments historiques. Le rapporteur public a même rajouté un argument à ceux déjà défendus lors de la première audience de décembre 2012. Il a requalifié cette convention d'occupation en "concession de travaux publics", qui nécessiterait un appel d'offres.

 

Les élus écologistes, opposés de longue date à l'extension de Roland Garros sur les serres d'Auteuil, ont salué ces conclusions, appelant à une nouvelle concertation avec les riverains. Ils soutiennent notamment leur projet alternatif de recouvrement partiel de l'autoroute A13.

 

Bertrand Delanoë, le maire de Paris, n'a pas tardé à réagir: "La décision du rapporteur public, ce n'est pas la décision du tribunal". Et d'expliquer dans un communiqué : "Les moyens retenus, tirés de l'insuffisance de l'information des conseillers de Paris, de la sous-évaluation de la redevance et de la méconnaissance, par le projet en cause, de la protection au titre des Monuments historiques et du caractère classé du site, ont à nouveau été contestés par la Ville de Paris, de même que la qualification de la convention."
La Ville de Paris attend d'ailleurs que le Tribunal administratif de Paris se prononce, pour "envisager les suites à donner au projet de modernisation du site de Roland-Garros."

 

"Un tournoi, ce n'est pas qu'un court. C'est un ensemble."
Ce jugement "sous quinzaine" dans cette affaire demeure particulièrement épineux pour la mairie de Paris et la FFT. Interrogé par Batiactu, Jean-Rémy Maillard, adjoint au directeur travaux et maintenance de la FFT, réaffirme sa confiance avant cette audience et souligne l'importance du projet: "Nous ne touchons pas aux serres historiques, justement nous avons bien expliqué au cours des rencontres de concertation auprès des associations locales que nous sommes vigilants sur ce point." Et de nous confier : "Nous avons tout lieu de penser que notre projet aboutira. Toutefois, jusqu'à la décision du tribunal, nous sommes malheureusement dans un stand-by du projet. Pour l'instant, ce serait vraiment un gros coup que ce projet ne voit pas le jour Et l'extension concerne l'ensemble de nos projets de l'ensemble des enceintes. Par exemple, la rénovation du court Philippe-Chatrier, confiée au cabinet ACD Girardet & Associés et prévue pour 2015, pourrait être aussi remise en cause. Un tournoi, ce n'est pas qu'un court. C'est un ensemble."

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