BAISSE DE L'AMBITION. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, vient d'acter ce 22 février 2024 le renoncement gouvernemental à l'objectif martelé depuis juin 2023, celui de réaliser 200.000 rénovations d'ampleur cette année. La cause : la complexité du dispositif MaPrimeRénov', dont la réforme n'a pas visé juste.
C'est à présent le ministre de la Transition écologique qui l'affirme publiquement : l'objectif de réaliser 200.000 rénovations d'ampleur en 2024 est abandonné. Comme Batiactu l'avait annoncé, le gouvernement considère que les conditions ne sont pas réunies pour l'atteindre, comme l'a expliqué Christophe Béchu, ce 22 février 2024, sur France 2. "Nous ne ferons pas 200.000 rénovations performantes [NDLR : comprendre 'd'ampleur'] en 2024", a-t-il clairement énoncé.
"Fabriquer des dispositifs en chambre, cela ne marche pas bien à la fin"
Et, selon lui, cela n'est pas lié au coup de rabot d'un milliard d'euro annoncé ces derniers jours, dans la mesure où le budget 2023 de MPR n'avait pas été totalement consommé. Cela tient surtout à la complexité de la réforme, révélée par le ministère et le secrétariat général à la planification écologique, là l'issue du CNR logement, en juin dernier. Le ministre semble donc avoir été finalement convaincu par les multiples alertes formulées, ces derniers mois, par l'ensemble des acteurs de la filière, notamment la Fédération française du bâtiment (FFB) et la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises de bâtiment (Capeb). "Les règles sont tellement complexes que nous avons rencontré des difficultés à trouver assez de ménages", a-t-il assuré. Le dispositif sera donc simplifié début mars, en trilogue avec les deux organisations professionnelles suscitées. "Nous simplifions pour écouter les retours que nous font les artisans et les entreprises, car fabriquer des dispositifs en chambre, cela ne marche pas bien à la fin." Le gouvernement reconnaît donc, à demi-mot, un mauvais calibrage de la réforme de MPR pour 2024.