FORMATION. A l'occasion des 19e rencontres sénatoriales de l'apprentissage, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, est revenu sur les premiers mois de sa réforme de l'apprentissage.
"Il y a une alliance entre la ministre du Travail, Muriel Pénicaud et moi-même pour que l'enseignement professionnel et l'apprentissage se complètent harmonieusement", a déclaré Jean-Michel Blanquer, lors de son discours de clôture des 19e rencontres sénatoriales de l'apprentissage, organisées ce jeudi 14 mars 2019. Le ministre de l'Éducation nationale a fait un point sur les résultats des premières mesures mises en place. Il s'est félicité de l'augmentation de +40,5 % du nombre de premiers vœux en apprentissage à la fin du collège. "Nous avons dit à tous les principaux de collèges de France qu'il n'y aurait pas de hiérarchie en fonction du nombre d'élèves qui vont dans l'enseignement général ou professionnel. Cette simple mesure a conduit à cette hausse, sans changer quoi que ce soit dans les incitations qui sont faîtes", explique le ministre. Concernant le secteur de la construction, Jean-Michel Blanquer a annoncé que trois familles de métiers seraient mises en place pour aider les jeunes de seconde à choisir leur orientation : "les métiers de la construction durable, du bâtiment et des Travaux publics ; de la gestion administrative, du transport et de logistique ; et de la relation client".
"La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel a créé un cadre pour lever tous les freins à l'apprentissage : un statut plus attractif pour les jeunes, un système adapté permettant aux entreprises de s'engager et une simplification des financements", indique le ministre. Il ajoute que la réforme de l'enseignement supérieur est complémentaire avec celle sur l'apprentissage car elle permet de renforcer le maillage des unités de formation en apprentissage, notamment des campus professionnels appelés "Harvard du pro", en collaboration avec les régions. En plus de ces nouveaux lieux d'enseignement, des "prépa métiers" en classe de troisième vont permettre aux élèves de découvrir un "ensemble d'environnements professionnels". Au programme, environ 30h de cours par semaine, un stage professionnel et une séquence d'observation.
Des points à améliorer
Autre élément important, le nécessité d'envisager les métiers "d'avenir". Ces nouveaux campus de formation auront la tâche de former les apprentis aux deux grandes tendances actuelles, la révolution du numérique et la transition écologique. "Ces nouvelles compétences peuvent positionner les apprentis et les lycéens professionnels en situation d'avant-garde, car ils disposeront de compétences recherchées", affirme Jean-Michel Blanquer. D'autres évolutions vont intervenir d'un point de vue pédagogique : "Il faut articuler l'apprentissage et l'enseignement scolaire, un individu doit pouvoir être à certains moments sous statut scolaire et à d'autres sous statut d'apprenti". Il précise aussi que les élèves pourront présenter un chef d'œuvre qu'ils auraient accompli dans leur cursus.
Cependant, le ministre concède qu'il y a encore des choses à améliorer, notamment sur un point soulevé par Bernard Stalter, président de la chambre de métiers de l'artisanat, qui expliquait que 700.000 emplois étaient à pourvoir en France. De plus le ministre a affirmé que la France comptait "24,7 % d'apprentis dans la voie professionnelle alors que l'Allemagne en compte 86 % et la Suisse 90 %". Malgré ces facteurs d'amélioration, l'ensemble des acteurs présents lors de ces rencontres ont plébiscité les actions mises en place par le gouvernement, tout en précisant que l'intégralité de celles-ci seraient effectives à partir du 1er janvier 2020.