"Nous devons transformer la ville en territoire utile et durable", (R Architecture)

 

Leur travail a été récompensé en 2014, lorsque les deux professionnels remportent les Albums des jeunes architectes et paysagistes (Ajap). La même année, ils sont nommés au prix de la Première Œuvre pour un pavillon d'accueil à Flaine. Ils assurent, en 2016, au sein du collectif AJAP14 avec Frédéric Bonnet, le commissariat et la scénographie du Pavillon français à la biennale d'architecture de Venise. Ces expériences nous sont racontées par Guillaume Relier, qui a accepté de répondre à nos questions.

Batiactu : Comment se porte votre agence ?

Guillaume Relier : La pandémie de Covid-19 nous a mis à l'arrêt. Nous avons eu une chute d'effectif au sein de notre agence mais nous avons pu embaucher de nouveau depuis. Nous sommes désormais une dizaine dans notre cabinet. C'est une taille qui nous convient. En termes de projets, nous travaillons sur deux programmes importants, à plus de 20 millions d'euros, celui de la restructuration du lycée Jean Moulin à Torcy (Seine-et-Marne) et celui de la construction de 93 logements sociaux, d'une crèche de 99 berceaux et d'une voie publique dans le XIIe arrondissement de Paris. Ces chantiers doivent durer quelques années.

 

Mon associée Alice Wijnen et moi aimons concevoir des projets de restructuration en site occupé, comme la rénovation de quatre studios de création radiophonique à la Maison de la Radio, à Paris. Le chantier est en cours. Plus de la moitié de nos projets sont dans l'existant. Nous travaillons, par ailleurs, sur deux consultations, pour l'université de Jussieu (Paris) et pour la Banque de France.

 

Votre agence a remporté en 2014 les Albums des jeunes architectes et paysagistes (Ajap). Avec le recul, qu'est-ce que ce prix vous a apporté ?

De la visibilité et l'expérience du collectif (AJAP). Il a suscité l'intérêt des maîtrises d'ouvrage publiques et nous avons été retenus à beaucoup de concours les deux années suivantes. Encore aujourd'hui, le prix reste distinguant.

 

"J'observe une transformation, une remise en cause des architectes sur le sujet du changement climatique."

Quelle est votre vision de l'architecture aujourd'hui ?

Le secteur est en train de s'emparer de sujets qu'il est impératif de traiter, comme l'adaptation au réchauffement climatique. J'observe une transformation, une remise en cause des architectes qui s'engagent plus volontiers que certains acteurs du Bâtiment. Le changement de réglementation, les attentes de la société, des outils tels que le Bim et l'intelligence artificielle poussent le secteur à se transformer.

 

"Les montagnes de Haute-Savoie et l'architecture de Marcel Breuer sont impressionnantes, déroutantes, passionnantes."

En quelques mots, racontez-nous votre parcours personnel…

Je suis diplômé de l'École nationale supérieure d'architecture de Versailles en 2005. À cette période, je menais des recherches sur la station de ski de Flaine (Haute-Savoie), construite dans les années 1960 en béton préfabriqué. Le site est caractéristique de l'architecture de Marcel Breuer et de son époque. C'est un morceau d'urbanité