EMPLOI. Ce jeudi 14 février 2019, le Syndicat de la construction métallique de France (SCMF) a réalisé un point conjoncturel sur l'année 2018 et sur l'avenir du secteur à court et moyen termes. Son président, Roger Briand, a notamment précisé que 15.000 recrutements seront nécessaires d'ici à 2024.

L'année 2018 fut bonne pour le secteur du métal. Le Syndicat de la construction métallique de France (SCMF) a organisé, ce jeudi 14 février 2019, un point presse conjoncturel. L'année dernière, le niveau d'activité a progressé de 4% pour atteindre les 3,7 milliards d'euros. Cependant, pour Roger Briand, président du SCMF, le recrutement est en deçà des attentes avec une hausse de 1,8%. "Le SCMF estime à 15.000 le nombre de recrutements nécessaires d'ici à 2024 pour couvrir les besoins de ses entreprises, soit 3.000 postes par an pendant 5 ans. Cette forte demande concerne toutes les fonctions des entreprises de construction métallique", a précisé Roger Briand.

 

Face à ces difficultés, le syndicat explique que "le manque de formation pourrait être un frein au développement indispensable de la profession. Certains dirigeants d'entreprises françaises de construction métallique en sont à regretter de ne pouvoir pas augmenter leur production, faute d'impossibilité en recrutement de personnel". Afin de faire face à ces problématiques, l'Association pour la promotion de l'enseignement de la construction en acier (APK) a créé un nouveau BTS AMCR (Architecture, métal, conception et réalisation). De plus, le SCMF a conclu un partenariat avec l' Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) pour la création de formations en interne dans les entreprises et le lancement d'une semaine de journées portes ouvertes chez les sociétés adhérentes au syndicat, du 13 au 17 mai 2019. Dans la même veine, Roger Briand a annoncé la tenue des journées portes ouvertes de la construction métallique du 1er au 5 avril 2019. Les entreprises adhérentes du syndicat accueilleront des étudiants pour leur faire découvrir les métiers du métal.

 

Les gares en tête d'affiche pour les prochaines années

 

Autre demande, le SCMF demande un accès plus direct aux marchés publics pour les PME-PMI. "Le code des marchés prévoit de privilégier l'allotissement plutôt que de recourir au marché en entreprise générale, mais, dans les faits, il n'est pas toujours possible pour l'acheteur public de respecter cette recommandation et bon nombre de marchés, surtout les plus importants, sont passés en mode entreprise générale", explique Roger Briand. Le président du SCMF dénonce la pratique consistant à sous-traiter certains lots à des entreprises étrangères, ce qui écarte le maître d'ouvrage des choix des acteurs des travaux, financés par les services publics. Pour lutter contre cela, le syndicat souhaite intégrer les groupes de travail (Assemblée, Sénat, ministères). Il demande à ce que les entreprises générales indiquent en aval le nom des sous-traitants sur les lots principaux et qu'il ne soit pas possible de les changer sans l'accord de la maîtrise d'ouvrage.

 

Parmi les grands projets de construction métallique, les gares prennent une part de plus en plus importante du marché. Outre les stations du Grand Paris Express, la gare du Nord va être l'objet d'un projet de rénovation important avec notamment une extension de bureaux. A l'approche des Jeux Olympiques de Paris en 2024, la gare Saint-Lazare et la gare de Lyon, toutes deux à Paris, vont elles aussi être réhabilitées. Autre marché en fort développement, de nombreux travaux vont avoir lieu dans les aéroports, avec en tête, les deux infrastructures franciliennes (Roissy et Orly), suivies de Lyon et Marseille.

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