RÉACTIONS. Les organisations professionnelles du secteur du bâtiment se félicitent de l'annonce du ministre François de Rugy de réintroduire les fenêtres dans le Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE).

Après plusieurs mois de débats et de rebondissements, les professionnels du Bâtiment ont été entendus : les fenêtres seront à nouveau éligibles au Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE). Pour mémoire, elles en avaient été exclues en juillet 2018. François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, vient en effet de l'annoncer, ce 17 décembre 2018, à la radio Europe 1.

 

Une mesure qui doit être "saluée"

 

Les organisations professionnelles du secteur du bâtiment, qui se battaient depuis longtemps en faveur d'une telle mesure, n'ont pas caché leur satisfaction. FFB comme Capeb proclament une "victoire". "Cette mesure doit être saluée car elle permet de combiner utilement la valorisation des actions engagées par les artisans et entrepreneurs du secteur en termes de formation et de qualification RGE, avec une mesure utile contre la fracture territoriale favorisant le pouvoir d'achat des ménages", argumente la FFB dans un communiqué de presse du 18 décembre 2018. "Toutes nos rencontres avec les représentants du Gouvernement ont fini par porter leurs fruits : nous avons convaincu sur la pertinence économique, écologique et sociale d'un élargissement du périmètre du CITE à l'ensemble des travaux ayant un impact sur la performance énergétique des logements", se félicite pour sa part Patrick Liébus, président de la Capeb, également par communiqué.

 

La FFB rend par ailleurs hommage à "l'appui constant" du ministre du Logement Julien Denormandie - qui semblait pourtant opposé à cette réforme il y a quelques semaines.

 

 

Cette annonce a aussi déclenché la satisfaction de Thierry Repentin, président du Conseil supérieur de la construction et de l'efficacité énergétique (CSCEE).

 


 

Le ministre François de Rugy, questionné lors de la séance des questions au Gouvernement par la députée copilote du plan de rénovation énergétique des bâtiments, Marjolaine Meynier-Millefert, a eu l'occasion de revenir sur le sujet. "L'étude Ademe/CSTB a prouvé que le changement de fenêtres, sous certaines conditions, était efficace énergétiquement", a-t-il rappelé. "Cela avait été retiré du CITE car il y avait eu beaucoup trop de dérives : on remplaçait parfois du double vitrage par... du double vitrage ! Nous avons donc décidé de recentrer le dispositif - si l'Assemblée nationale le vote cette semaine - en ne tenant compte que du remplacement des simples vitrages par des doubles voire des triples vitrages. Nous ne sommes pas là pour financer des travaux d'agrément, mais des travaux efficaces énergétiquement."

 

"Je vais rencontrer dès ce jeudi les acteurs du bâtiment et du logement afin de trouver de nouvelles solutions"

 

Le ministre a également assuré que cette action serait amplifiée prochainement, dans le cadre du débat national annoncé par Emmanuel Macron à la suite de la révolte des gilets jaunes. "Je vais rencontrer dès ce jeudi [20 décembre, NDLR] les acteurs du bâtiment et du logement afin de trouver de nouvelles solutions pour aider les Français à se chauffer, se loger et se déplacer."

 


Un exemple "concret" d'aide aux Français

 

"Nous allons réélargir le CITE aux changements de fenêtres", avait initialement affirmé le 17 décembre le ministre François de Rugy. "C'est un sujet qui a été beaucoup débattu avec les professionnels du bâtiment depuis un an. Lorsque j'ai été nommé ministre il y a trois mois et demi, j'ai trouvé ce dossier en plan et j'ai finalement réussi à obtenir ce retour des fenêtres." Le responsable y voit un exemple "concret" d'aide aux Français pour améliorer l'efficacité énergétique de leur logement et faire baisser la facture de chauffage. Il s'exprimait alors que la Cop 24 venait de se terminer. "L'an dernier 700.000 Français ont fait des travaux d'efficacité énergétique dans leur logement", a-t-il rappelé.

 

Pour l'instant, aucune précision n'est connue sur la durée de cette réintroduction, qui semble pour l'instant actée au moins pour l'année 2019. Toutefois, le Gouvernement semble avoir adopté la version proposée par les professionnels : l'aide sera plafonnée à 100 euros par fenêtre, mais accessible à tous les ménages, y compris ceux qui ne paient pas d'impôt sur le revenu.

 


 


 

Cette annonce est tombée quelques jours après un énième coup de théâtre, lorsque la mesure, réintroduite par le Sénat dans le cadre de la discussion sur le PLF 2019, avait été retirée en commission à l'Assemblée nationale.

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