Notre-Dame : une conservatrice de vitraux raconte les coulisses de la restauration

 

"Le 15 avril 2019, quand j'ai appris que Notre-Dame de Paris était touchée par un incendie, cela me paraissait irréel. C'était terrible de voir la cathédrale brûler. Il était impossible pour moi que ce monolithe de pierre, en plein Paris, puisse être victime d'un feu alors qu'il était équipé de dispositifs de sécurité.

 

J'étais, à l'époque, en Master à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et il y avait une sorte de ferveur chez les étudiants de ma promotion, qui voulaient aider les entreprises à vite réagir. Isabelle [Baudoin, fondatrice et co-gérante de l'atelier] était en relation avec la maîtrise d'œuvre et est intervenue sur site dès la deuxième semaine.

 

Elle avait déjà travaillé avec Philippe Villeneuve, architecte en chef des Monuments historiques et chargé de Notre-Dame de Paris, sur un sinistre qui concernait la cathédrale de Limoges. Cette fois-ci, elle a participé à la réalisation d'un diagnostic des vitraux avec le Laboratoire de recherche des Monuments historiques (LRMH). L'objectif était de savoir s'il était préférable de les déposer ou de les laisser en place. Il a finalement été choisi de les déposer pour des questions de conservation structurelle.

 

 

Sept entreprises de maîtres verriers sont intervenues entre fin avril et début mai 2019 pour déposer la quasi-totalité des baies hautes. J'étais alors